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Les thèses de Thomas Guénolé sur "l'invention" de l'islamophobie ne correspondent

Contrairement à ce veulent nous faire croire les partisans de la lutte contre l'islamophobie, les associations antiracistes ont des liens accablants avec les milieux islamistes.

Crédits: France 2, On n'est pas couché. 3 octobre 2015.


Atlantico : Certaines personnalités ont réfuté, ces derniers temps, l’existence de relations entre les associations de lutte contre l’islamophobie et les organisations islamiques qui prônent la radicalité. Qu'en est-il réellement ?


Alexandre del Valle : Les plus grandes organisations et collectifs qui luttent contre l’islamophobie sont animés par des proches de milieux islamistes et des Frères musulmans. Ce sont même parfois des succursales directes de mouvements radicaux. En Angleterre par exemple, certaines associations sont dirigées par des groupes islamistes pakistanais et Frères musulmans, de même que le CAIR aux Etats-Unis (Council on American Islamic Relations), super lobby islamiste lié aux Frères musulmans et aux monarchies du Golfe qui a même réussi à faire passer l’expression «"errorisme islamiste" pour "islamophobe", et qui a obligé les différents présidents américains depuis les années 1990 à supprimer toute référence à l’islamisme en matière de terrorisme, au profit de l’expression vide de sens adoptée par Obama d" "extrémisme violent".

La ligue islamique mondiale (LIM), comme l’Organisation de la coopération islamique (OCI), financées par l’Arabie saoudite, sont à fonds dans cette stratégie. Au Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, depuis des années, on constate une offensive de l’OCI et de la Ligue islamique mondiale qui promeuvent cette idée d’islamophobie sous couvert de "diffamation des religions", ceci dans le but d’interdire toute critique de l’islam qui serait assimilée à une forme de "racisme". La supercherie de ces organisations est justement de faire croire que critiquer l’islam, qui est droit, mais qui est confondu avec la critique des individus nés musulmans, serait du racisme.

De la même manière, ceux qui nient les liens entre les Frères musulmans et les antiracistes avancent des contre-vérités car si le mot islamophobie trouve des traces dès les années 1920, sa définition actuelle, qui inclut la légitime critique rationnelle de l’islam et le droit au blasphème, est nouvelle et a été forgée et propulsée en Occident depuis l’affaire Rushdie auteur des Versets sataniques, comme l’a bien dit Gilles Kepel, par les milieux pakistanais radicaux de Grande-Bretagne et par la République islamique d'Iran. En France, le meilleur exemple des liens entre les obsédés de l’islamophobie et les islamistes radicaux est offert par le CCIF (Collectif contre l’islamophobie), créé en 2003, animé par des islamistes notoirement liés à l'Union des organisations islamiques de France (UOIF, structure française des Frères musulmans). Le CCIF recense en permanence tous les actes supposés "islamophobes" à partir de simples dépôts de plaintes ou signalements sans vérification préalable et sans jamais attendre les verdicts des jugements. Reconnu d'intérêt général en juin 2011, le CCIF est même également membre consultatif du Conseil économique et social des Nations unies depuis la même année, ce qui lui donne une allure "respectable", mais cela ne l'empêche pas d'être une association liée aux Frères musulmans, donc islamiste, qui utilise l'antiracisme comme paravant et masque pour faire avancer un agenda islamiste obscurantiste et liberticide visant à limiter tout bonnement la liberté d'expression. Meilleur exemple de la malhonnêteté intellectuelle de ce type d'organisation, en 2004, le CCIF a signalé comme un cas "d'islamophobie" la "fermeture d'une école coranique à Grisy-Suisnes" ; or celle-ci, intégriste, avait été ouverte illégalement et elle avait été légalement fermée suite à une agression de journalistes par des personnels de l'école dont son propre directeur, Mohamed Hammami, lequel a été expulsé en 2012 suite à des prêches incitant carrément au jihad et à la haine envers les juifs... De la même manière, en octobre 2006, le CCIF a fait passer les protestations d'élus de Lyon contre la venue de l'islamiste genevois notoirement favorable à la lapidation, Hani Ramadan, pour de l'islamophobie, alors que ce frère de Tariq Ramadan, chef de file du centre islamique de Genève proche des Frères musulmans, n'a jamais cessé de justifier l'application des châtiments corporels de la Charia. Enfin, comme le rappellent Jean-Christophe Moreau et Isabelle Kersimon, auteurs de Islamophobie, la contre-enquête, en juillet 2012, le CCIF a classé comme "islamophobe" le licenciement, à Gennevilliers, d'animateurs qui refusaient de se nourrir en période de Ramadan alors que leur contrat de travail stipulait bien qu'ils devaient se nourrir et s'hydrater convenablement suite au cas de malaise dû au jeûne qui avait été déploré avec une autre animatrice et qui avait provoqué un accident de la route dans lequel plusieurs enfants avaient été blessés... Pire encore, l'un des chevaux de bataille du CCIF depuis quelques années consiste à faire passer pour "islamophobe" la "focalisation des autorités" sur le terrorisme islamiste jugé minoritaire par rapport notamment aux séparatistes alors que 70 % des victimes du terrorisme en Europe depuis les années 2000 ont été tués par des attentats islamistes.


Comment expliquer les résistances dans le débat public ? Cela doit-il être interprété comme la réussite de cette idéologie ?


Il y a de l’idéologie comme des pressions gouvernementales ; je crois aux rapports de force comme voie de pression et persuasion, puis d’intimidation, et la force n’est pas forcément physique mais aussi psychologique et sémantique. La gauche et l’extrême-gauche veulent faire des musulmans, depuis qu’ils perdent des militants et des syndiqués communistes de plus en plus rares, de nouveaux prolétaires révolutionnaires de substitution, ceci au moyen d’une mythification de la figure victimaire, martyre et déshéritée, que serait le musulman des pays ex-colonisés et leurs descendants nés en Europe.

Cette substitution au prolétariat a été, par ailleurs, très bien commentée par même des personnes de gauche comme Caroline Fourest et surtout Hervé Algalarrondo, auteur d’un remarquable ouvrage "La gauche et la préférence immigrée". Il y a en effet en France une gauche et une extrême-gauche tiers-mondistes, foncièrement anti-occidentales, antisionistes, anti-chrétiennes, anti-juives, si haineuses qu’ellent s’allient avec des forces islamistes tout aussi haineuses de l’Occident judéo-chrétien dans une logique d’ennemis de mes ennemis sont mes amis… Pour cette gauche pro-réactionnaire tentée par le totalitarisme obscurantiste islamique comme l’a dénoncé le grand politologue et philosophe Pierre André Taguieff, l’Occident judéo-chrétien - "pire de toutes les civilisations" - doit être détruit ainsi que les nations "bourgeoises" au moyen d’une immigration extra-européenne islamique massive et illimitée et d’une alliance rouge-verte dont le prétexte mobilisateur est l’antisioniste absolu et la palestinôlatrie. Pour cette mouvance haineuse qui a soutenu Khomeiny et les Frères musulmans depuis des décennies par logique "révolutionnaire" anti-occidentale, il faut donc soutenir ceux qui détestent le plus l'Occident judéo-chrétien: le monde musulman et donc l’islamisme radical. C’est une logique presque suicidaire et folle mais de longue durée et que je décris en détails dans mon dernier livre, Les vrais ennemis de l’Occident (L’Artilleur).


La lutte contre l’islamophobie comme remplacement de la lutte contre l’antisémitisme est par ailleurs devenue le coeur du (cosmo)politiquement correct. D’après des auteurs néo-gauchistes comme Vincent Gesser, Edwy Plenel ou Pascal Boniface, les musulmans prendraient la place des juifs comme victimes d’une nouvelle forme de racisme prégénocidaire. L’islamophobie aurait donc remplacé la judéophobie des nazis dont la réincarnation serait le populisme "islamophobe" et en général les critiques de l’islamisme politique, idée défendue par des "islamologues" très critiqués par Kepel et Taguieff que sont François Burgat ou Olivier Roy, véritables "facilitateurs d'islamisme" sous couvert de lutte contre l'islamophobie. Pour les antiracistes pro-palestiniens radicaux tendance MRAP, MIB ou Indigènes de la République, le "nouveau juif réel" ne serait plus le juif diabolisé pro-israélien, mais le musulman antisioniste, donc l'islmamiste, et, inversement, le "vrai" nouveau nazi ne serait plus le Soralien anti-juif pro-arabe mais toute personne qui lutte contre l’islamisme ou critique la religion musulmane dans ses fondements jihadistes et chariatiques. Par extension, toute personne qui s'opposerait à l’entreprise d’islamisation-conquête est assimilée à ceux qui persécutaient jadis les juifs.


Le but de cette substitution est d’empêcher purement et simplement l’Europe judéo-chrétienne, et l'Occident en général, de se défendre contre l’offensive qui est faite contre notre société et nos valeurs à travers le projet néo-impérial d'islamisation-conquête dont les musulmans sont les premières victimes. Le projet de l’islamisme est en effet d'empêcher l’intégration des musulmans, ainsi pris en otage et "assignés à communauté", dans le but d'en faire un noyau de prosélytisme conquérant politico-religieux et, à terme, un Etat dans l’Etat, bref, un projet sécessionniste. Ce projet néo-impérial et obscurantiste sous couvert de "droit à la différence" et de "liberté religieuse" détournée au profit d'un sécessionnisme subversif, va totalement à l’encontre des valeurs unitaires, républicaines, laïques et pluralistes de notre société car le but est, à terme, de faire prévaloir les lois de la Charia. D'où le fait que la plupart des "collectifs contre l’islamophobie" assimilent les lois anti-voile islamique ou anti-burkini à du "racisme islamophobe". Dans un pays laïque comme la France, où des lois contre le voile par exemple ont été votées, les assimiler à de l’islamophobie revient à criminaliser-diaboliser les lois en place dans une logique de sédition et de désobéissance. L’Etat d’accueil est criminalisé en lui même et accusé de racisme tant qu'il ne s'adapte pas et ne revient pas sur ses propres valeurs et règles. La loi votée par le peuple serait "raciste". Cette paranoïa distillée par les nouveaux "anti-racistes" obscurantistes défenseurs du projet islamiste vise à resser les liens et séparer symboliquement et légalement la communauté musulmane du reste de la société, via un sentiment de persécution obsessionnel qui détruit le vivre ensemble intercommunautaire et fait privilégier le confessionnalisme communautaire sur le lien national dévalorisé. On voit bien que c’est en fait une critique du fondement même de notre République. D’où l’idée de "désobéissance civile" promue par la gauche tiers-mondiste à la Besancennot qui défend le burkini et que promeuvent ces riches musulmans "bienfaiteurs" qui paient les amendes des jeunes filles qui portent la burqa en violation de la loi. Sous couvert de lutte contre "l'islamlophobie", on assiste bien à une lutte contre l’ordre établi laïc-républicain.



Toutes les organisations antiracistes ne relaient pas forcément ce type de subversion, certes. Par exemple, SOS Racisme, à juste titre, dénonce la haine envers les musulmans, tout en se méfiant des campagnes du CCIF contre l'islamlophobie. SOS Racisme est, de ce point de vue, une organisation assez lucide avec à sa tête des personnes comme Malek Boutih ou Dominique Sopo qui dénoncent depuis des années la complaisance des intellectuels antiracistes envers les antisionistes judéophobes et les islamistes. Ils font la distinction entre ce qui est condamnable, la haine envers les musulmans, et ce qui est acceptable, la critique de l’Islam. Cependant, la plupart des grandes organisations antiracistes comme le Mrap, le mouvement des indigènes de la République, la Ligue des droits de l’Homme, etc, défendent quant à eux les islamistes sous couvert de lutte contre l’islamophobie, notamment avec la défense des femmes qui portent la burqa et la diabolisation des chercheurs qui dénoncent le lien entre le terrorisme et la violence islamique légale contenue dans la Charia. Il y a un glissement de l’antiracisme classique vers une défense de l’islamisme sous couvert de lutte contre l’islamophobie. L’antiracisme est ici dévoyé au profit d’un projet réactionnaire et obscurantiste qui est celui de l’islamisation radicale. Sous couvert de l’étiquette de chercheur CRNS, des personnes comme Vincent Geisser et autres Edwy Plenel écrivent des pamphlets qui ne sont ni argumentés, ni scientifiques et qui visent à faire passer le musulman aujourd’hui pour un juif sous le Troisième Reich, ce qui est une aberration et une imposture.

Il n’y a pas de musulmans agressés dans les rues, il n’y a pas de mosquées détruites, il n’y a pas d'imams égorgés dans leur mosquées, mais par contre il y a des juifs et des chrétiens tués dans leurs écoles, églises, synagogues ou marchés de Noël au nom d'Allah Ouakbar... C’est aujourd’hui les chrétiens et les juifs qui ont le plus besoin de sécurité pour ne pas être agressés par l’offensive islamiste et qui sont menacés et insultés de la façon la plus impunie en Occident, sans parler des pays musulmans qui hurlent à l'islamophobie mais qui persécutent tous leurs minorités non-musulmanes... Le comble est là : les pôles islamistes les plus judéophobes et christianophes sont les promoteurs de la mode anti-islamophobe ! Plus l’islamisme frappe et tue dans le monde, et plus ces pôles obscurantistes et leurs relais occidentaux rouges-verts utilisent la lutte contre l’islamophobie comme une sorte de prétexte pour faire croire qu’il n’y a pas de judéophobie et de christianophobie islamique et pour faire taire tous ceux qui osent rappeler que l'on tue au nom de l'islam. En fait, les vrais et pires islamophobes ne sont pas ceux qui dénoncent la violence islamique, présente dans les grands textes et l'histoire de l'islam, mais ceux qui souillent leur propre religion en tuant chaque jour dans le monde et se faisant sauter au nom de leur "islam pur" salafiste-jihadiste et "takfiriste".





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