Occident contre Poutine : les nouvelles sanctions « secondaires » feront-elles mal à l’économie russe ?
CHRONIQUE. Le but est d’empêcher la Russie de trouver des échappatoires via des partenaires non occidentaux, bref, de dissuader les entreprises et pays tiers de soutenir indirectement les efforts économiques ou militaires russes, explique Alexandre del Valle.
Depuis les sanctions consécutives à l’annexion de la Crimée en 2014, puis celles décidées en réaction à l’attaque russe contre l’Ukraine en 20222, Moscou a réussi à contourner maintes sanctions. Sa croissance économique a cru de 3,2 % en 2023 et 2024, malgré maintes restrictions aux importations et exportations. Moscou en a même profité pour relancer de nombreux secteurs jadis délaissés, et l’économie russe s’est diversifiée. Elle connaît d’ailleurs une croissance positive, le chômage est au plus bas, l’économie est presque en surchauffe et le pays relance des pans entier de production manufacturière, agricole et industrielle. D’où la décision des Etats-Unis et des Européens de cibler de plus en plus les entreprises intermédiaires qui aident la Russie à contourner les sanctions.
Ces sanctions dites « secondaires » visent non plus seulement la Russie directement, mais aussi les entités et individus d’autres pays qui font des affaires avec ce pays paria, en particulier dans les secteurs ciblés par les sanctions primaires. Le but est d’empêcher la Russie de trouver des échappatoires via des partenaires non occidentaux, bref, de dissuader les entreprises et pays tiers de soutenir indirectement les efforts économiques ou militaires russes.
Les sanctions secondaires contre la Russie frappent les entreprises étrangères qui continuent de commercer avec des entités russes sanctionnées ou qui investissent dans des secteurs stratégiques russes (énergie, défense, technologie) et qui peuvent donc être elles-mêmes sanctionnées. Cela peut passer par des interdictions d’accès aux marchés américains ou européens, des restrictions bancaires, des sanctions financières (blocages d’actifs des entreprises ou individus étrangers gelés…), des saisies de fonds détenus dans les banques occidentales ou des biens possédés dans des pays imposant ces sanctions, des interdictions d’accès aux systèmes financiers occidentaux, etc.
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