L’utopie de la paix continentale garantie par l’Union européenne, la démocratie et l’Otan
CHRONIQUE. Alexandre del Valle décrypte les contentieux de premier ordre, susceptibles de dégénérer en conflits ouverts, qui se sont nettement multipliés dans le monde et sont plus que jamais d’actualité.
Le 25 janvier dernier, Vladimir Poutine s’est rendu dans l’exclave de Kaliningrad, qui abrite des missiles et ogives nucléaires russes et que le chef du Kremlin juge “encerclée” et victime d’un blocus de la part des Baltes et des Polonais. Quelques jours plus tôt, des menaces de guerre ont été proférées par la Corée du Nord envers la Corée du Sud puis le Japon, qui songe de plus en plus à une nucléarisation de sa défense en cas de non-assurance par les États-Unis si les isolationnistes revenaient au pouvoir.
Parallèlement, les élections à Taiwan ont ravivé les tensions entre les États-Unis et la Chine, puis entre Pékin et Tai Pei. Et au Moyen-Orient, le conflit entre Israël et le Hamas puis celui entre Israël et ses alliés — face à la République islamique iranienne et ses alliés (Hezbollah-Liban, houthistes du Yémen, milices chiites irakiennes, Syrie, Hamas) — font planer le spectre d’un embrasement général auquel je crois peu, mais que l’on ne peut pas totalement écarter si une intervention israélo-américaine était déclenchée contre Téhéran, sur le point d’acquérir le feu atomique. Perspective qui motiverait la Turquie et l’Arabie saoudite de faire de même…
Une année de profonde incertitude
Doutant eux aussi de la pérennité du parapluie américain en cas de victoire de Donald Trump en 2024 (année de plus de 70 élections dans le monde, donc de profonde incertitude), les pays européens augmentent les budgets militaires et se préparent à une guerre directe avec la Russie. Un scénario envisagé ces jours-ci par le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, ainsi que par le président du comité militaire de l’Otan, Rob Bauer, qui estime un conflit direct probable d’ici à vingt ans.
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