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L’hiver démographique européen et l'immigration de masse : un double défi civilisationnel

Cette semaine, Alexandre del Valle débute une série d'articles-feuilleton sur ce qui est pour lui le plus important des facteurs qui déterminent l'évolution historique et géopolitique des civilisations: la démographie, systématiquement sous-estimée ou même niée par les partisans du multiculturalisme et de l'immigrationnisme, notamment ceux qui reprochent à Eric Zémmour de lier l'immigration extra-européenne de masse au risque de choc de civilisation.




« L’hiver démographique » est un terme certes fort, mais loin d’être irréaliste. Il a été introduit par Michel Schooyans, professeur à l’Université catholique de Louvain, pour décrire le vieillissement ou l’augmentation de l’âge moyen de la population, principalement en Europe et au Japon. Rappelons à ceux qui accusent de "populisme" ceux qui osent faire allusion au danger de la dénatalité des Européens, les paroles également fort lucides de Michel Rocard, à l’issue de la conférence dite « famille », du 20 janvier 1989, qui déclarait : « La plupart des États d’Europe occidentale sont prédisposés à se suicider, un suicide démographique. » On sait qu’un pays doit théoriquement maintenir un taux de natalité de 2,1 enfants par femme pour remplacer sa population actuelle. Cependant, en Europe, le taux de natalité est en moyenne de 1,3 et l’on estime que d’ici 2030, l’Europe aura un déficit de 20 millions d’habitants.

Dans le même temps, la Russie devrait perdre un tiers de sa population actuelle d’ici 2050. De nombreux pays n’ont pas assez de jeunes pour renouveler leur population et ainsi faire face au fardeau économique du vieillissement. En Italie par exemple, de 2008 à 2019, les naissances sont passées de 576 000 à 420 084 par an. Depuis 2007, le bilan naturel est négatif : la moitié des femmes en âge de procréer n’a même pas d’enfants. Certaines des régions les plus riches de la planète – notamment le Japon, la Corée, l’Espagne, l’Italie et une grande partie de l’Europe de l’Est – perdent des habitants chaque année. « Nous sommes un pays mourant », déclarait ainsi en 2015 Beatrice Lorenzin, ministre italienne de la Santé. Les États européens, qui combinent à la fois la faiblesse quantitative de tels flux et un comportement démographique national malthusien, ont ainsi contribué à l’apparition concrète d’une quasi-« révolution » en se dotant désormais du statut de pays à « décroissance démographique absolue » : il s’agit notamment de l’Ukraine, de la Hongrie, de la Roumanie, (–0,4 %), de la Croatie, de la Biélorussie (–0,2 %), de la Lettonie, de la Serbie et de la Bulgarie (–0,1 %), toutes anciennes démocraties populaires, auxquelles il faut ajouter, mais ce n’est plus guère une surprise, l’Allemagne et le Japon (–0,2 %). Ce phénomène – gravissime à moyen et long termes – ne semble pas préoccuper outre mesure les élites dirigeantes européennes, excepté quelques populistes honnis, car elles comptent depuis des décennies sur l’immigration de peuplement de masse – malgré les problèmes socioculturels et sécuritaires associés – plutôt que d’adopter des politiques natalistes, considérées soit comme réactionnaires ou attentatoires aux acquis des femmes et des individus, cela alors même que tous les experts savent que l’immigration ne règle pas le problème du vieillissement, mais prive le Sud de ses élites, cadres, et ouvriers qualifiés, ainsi que nous le verrons plus bas.


L’évocation des « défis démographiques » ne peut, in fine, faire l’impasse sur un phénomène complémentaire : l’évolution des migrations internationales et leur ampleur récente. La surnatalité dans plusieurs régions du monde ne va cesser de favoriser toujours plus de migrations, dans le cadre d’une mondialisation des échanges et de la doxa sans-frontiériste des États providences occidentaux qui créent ainsi des appels d’air. Cela aura des conséquences majeures sur le volume des populations concentrées dans les villes et posera aussi des gros problèmes de gestion, de contrôle et d’intégration aux pays d’accueil des migrants, sans oublier les pays touchés par une hausse massive des flux de réfugiés de guerre (Liban, Jordanie, Turquie, notamment). Cet essor démographique est un sérieux défi, dont la nécessité d’intégrer ces populations dans le marché du travail et de leur fournir une éducation de qualité et des services de santé dont elles auront besoin pour être productives, mais que la crise et le chômage en Europe rendent de plus en plus difficiles. Les pays d’accueil sont d’ailleurs appelés de façon récurrente par les instances onusiennes et européennes (Pacte mondial sur les migrations des Nations unies – PMM – dit « pacte Marrakech » de décembre 2018 ; dépénalisation des migrations clandestines voulue par l’ONU et l’UE, etc.) à créer les infrastructures nécessaires pour soutenir l’emploi, le logement et la sécurité sociale des immigrés désirés ou non (illégaux, faux et vrais demandeurs d’asile, vrais ou faux mineurs non accompagnés, réfugiés économiques, migrants légaux, etc.). Or cet appel d’air, difficilement supportable pour les pays européens en crise économique et frappés par le chômage, ne peut pas ne pas créer des tensions sociales et politiques que la montée des populismes rend manifestes.


Face aux répercussions négatives de la baisse de la natalité, qui frappe surtout l’Occident, le Japon, la Russie et la Chine, certains réclament des politiques publiques natalistes, mais les dirigeants et les élites d’Occident, inhibés par un vrai tabou démographique et culpabilisés par les groupes de pression malthusiens, woke et féministes radicaux, les présentent comme impossibles, inutiles ou inacceptables, en raison de l’obsession connue des totalitarismes passés (notamment nazi-fascistes ou islamistes) de procréer en masse. Pour beaucoup, la solution au problème du déclin démographique serait donc d’importer massivement des populations étrangères pour combler le manque de jeunesse et payer les futures retraites. Cette idée, chère au Premier ministre canadien diversitaire, Justin Trudeau, implique l’acceptation du multiculturalisme, lequel peut poser des problèmes de compatibilité et donc d’antagonismes communautaires dès lors que, par principe, les élites a-identitaires multiculturalistes d’Occident se refusent de conduire une politique d’immigration culturellement compatible. La question de l’islamisation radicale des métropoles industrielles occidentales est à cet égard le révélateur le plus flagrant de cette bombe géocivilisationnelle à retardement.


En 2018, les Nations unies estimaient qu’il y avait quelque 260 millions de migrants internationaux à travers le globe, soit 3,5 % de la population mondiale (une augmentation de plus de 40 % depuis le début de ce nouveau siècle). Bien sûr, il y a migrants et migrants, et si les médias font prioritairement allusion aux « réfugiés politiques » (et à leur sort généralement peu enviable), leur poids dans les données statistiques est faible : moins de 20 millions de réfugiés dans le monde, dont 15 millions en situation de guerre (voir supra). Les plus gros contingents d’immigrés concernent en réalité essentiellement les migrants économiques qui alimentent les flux du « sud vers le nord » (près de 120 millions) et du « sud vers le sud », moins souvent évoqués, bien que quantitativement comparables (110 millions). Toutefois, les États providences d’Europe de l’Ouest ont créé un tel appel d’air que nombre d’immigrés extra-européens choisissent le Vieux Continent en raison des droits et avantages accordés par principe aux non-citoyens, même illégaux, et que leurs propres pays d’origine n’offriront jamais, pas plus que les richissimes monarchies islamiques du Golfe. Ces dernières, bien que de même religion que nombre d’immigrés, ne connaissent pas la culpabilisation postcoloniale de l’Europe de l’Ouest et ne se sentent pas solidaires des masses afro-musulmanes, pas plus d’ailleurs que des démocraties non européennes comme le Japon ou la Corée du Sud, encore les pays ex-communistes d’Europe orientale. En 2018, la moitié des migrants internationaux à l’échelle mondiale est née en Asie, notamment dans le sous-continent indien, mais c’est l’Afrique qui présente les chiffres les plus élevés, avec 85 % de personnes originaires d’un autre État africain et, tout étant relatif, moins de 15 % pour ceux qui tentent, de manière parfois dramatique, d’atteindre l’Eldorado européen. Encore faut-il aussi distinguer, parmi les migrants économiques, deux grands types de profils : la masse des braceros dépourvus de toute qualification, les déshérités venant, dans un premier temps, se réfugier dans les banlieues de métropoles, puis tentant l’aventure vers les pays riches ; et les personnels qualifiés nourrissant le flux du célèbre « brain drain », un « exode des cerveaux » qui contribue au dynamisme des nations développées du Nord. Cette perte de compétences locales contribue en fait au non-développement des pays quittés par leurs propres forces vives. Cela a été notamment fortement dénoncé par le cardinal Sarah, en Afrique ou par le dalaï-lama au niveau mondial. En septembre 2018, le prélat tibétain déclarait à Malmö, en Suède, que « l’Europe appartient aux Européens » et qu’à terme il était souhaitable que les réfugiés « retournent chez eux pour reconstruire leur propre pays ». Quant au cardinal guinéen Robert Sarah, il fustigeait en novembre 2019 une Europe qui prétendait pouvoir faire face au tsunami migratoire, refusant de voir que le bateau était déjà prêt à couler :« Ceci est irresponsable sur le plan économique : accueillir, ce n’est pas seulement laisser entrer les gens, c’est leur donner du travail, or comment offrir un travail aux nouveaux arrivants, alors qu’en 2020, 16 millions d’Européens sont au chômage ?


Si finalement, les migrants obtiennent un travail, ce pourrait être au détriment des Européens eux-mêmes ; ou bien, au prix de conditions de travail déplorables. » Ainsi, selon le cardinal, cette migration massive pourrait même bien aboutir à l’établissement d’un « nouvel esclavage », conclut-il. En investissant des sommes astronomiques dans l’accueil des migrants, y compris illégaux ou hostiles aux valeurs occidentales pluralistes, l’Europe crée donc un appel d’air, et se donne à voir comme un Eldorado qu’elle n’est plus, au lieu de régler les problèmes de pauvreté et de conflits en Afrique en aidant à son développement. L’idée de « plan Marshall pour l’Afrique», notamment développée par l’expert international Me Jean-Michel Nogueroles, permettrait à sa population de ne pas avoir à émigrer. Tout l’argent dépensé dans les prestations sociales accordées aux migrants, notamment clandestins, en Europe pourrait en effet, s’il était investi dans une optique de développement durable, permettre à de nombreux habitants africains d’avoir, par exemple, accès à l’électricité ou à des services d’hygiène décents.


L’autre problème, rarement évoqué, est que les pays d’origine supportent les dépenses considérables liées à l’éducation du futur migrant et n’en tirent aucun bénéfice, au contraire du pays d’accueil. Songeons, par exemple, que deux Prix Nobel américains sur cinq sont nés hors des États-Unis ! Mais si le phénomène du brain drainn’ignore pas les pays membres de l’Union européenne, ces derniers doivent surtout faire face aujourd’hui à l’accélération brutale des flux migratoires, notamment clandestins, en provenance du continent africain, via la mer Méditerranée. Près de 3,5 millions de personnes venues des pays pauvres ont immigré au sein de pays membres de l’UE en 2018, et 2 millions ont quitté l’un de ses États membres. En 2018, le selon la Commission européenne, c’est l’Allemagne qui comptait le plus grand nombre de non-nationaux (8,8 millions) devant le Royaume-Uni (5,7), l’Italie (5,2), I’Espagne (4,6) et la France (4,2).


« Préparez Venus viendra Mars… »


On doit cette formule à Gaston Bouthoul, qui consacra dans son traité majeur un long chapitre aux dimensions démographiques des guerres. Selon lui, les États disposent en permanence de jeunes hommes dont l’économie peut se passer, et lorsque la natalité est incontrôlée et le surplus de jeunes trop important, la situation « démo-économique » devient « une structure explosive », la guerre nécessitant toujours la « consommation » ou le « sacrifice » de ce surplus d’hommes. Ils forment alors ce que Bouthoul appelle une « force perturbatrice » utilisable pour la guerre ou les conquêtes. Certes, le raisonnement de Bouthoul, alors banal, choquerait les esprits politiquement corrects d’aujourd’hui, le thème de l’immigration ayant été accaparé par les mouvements populistes anti-migrants et par l’extrême gauche immigrationniste, de sorte qu’aborder en sortant de cette polarisation manichéenne est peu aisé. Il est en effet devenu de bon ton de n’appréhender les phénomènes de l’immigration que de manière positive et victimaire. La polémologie, l’histoire des civilisations et la stratégie sont bien plus neutres et réalistes de ce point de vue, car tout comme la mondialisation, désoccultée dans notre ouvrage*, l’immigration peut être analysée comme un phénomène neutre qui peut tout autant apporter des richesses à un État et enrichir une société que créer des difficultés de coexistence et de cohérence civilisationnelle. Selon Bouthoul, la guerre revêtant un caractère pulsionnel de conquête et les pertes qu’elle engendre entraînant la mort d’individus jeunes, les flux de migrants (a fortiori issus de pays anciennement colonisés et travaillés par des visions revanchardes postcoloniales ou et anti-occidentales, en l’occurrence islamistes) « peuvent être utilisés à l’expansion brusque, dont les deux formes classiques sont la migration en groupe et l’expédition guerrière ». Certes, Bouthoul précise que la natalité ne constitue pas le facteur unique dans la genèse des guerres et que la guerre est le fruit de déséquilibres socio-économiques, mais il souligne que l’élément démographique s’ajoute de façon déterminante aux autres causes qu’est le rôle des « mentalités », des idéologies, de l’environnement culturel et, bien sûr, de l’intention des dirigeants d’exploiter les « structures explosives ». On songe, bien sûr, à l’islamisme radical.



Le lien entre immigration, sécurité, démographie et géopolitique est donc évident. De ce point de vue, la combinaison du fait que l’Union européenne est entrée en phase de dépopulation depuis les années 2010 (sa population n’augmente que du fait de l’immigration extra-européenne) et que l’immigration familiale, illégale et d’asile est devenue difficilement contrôlable aura des conséquences socio-politiques et civilisationnelles sur les pays d’Europe les plus concernés. L’« Europe élargie » (donc en incluant les ex-républiques soviétiques hors Asie centrale) est dans le monde le seul ensemble géocivilisationnel qui va décliner d’ici à 2030-2040. À ce double phénomène d’immigration de peuplement (regroupement familial) et de dénatalité s’ajoutent les phénomènes de la hausse de la mortalité (alcoolisme, déclin des systèmes de santé, en Russie, en Europe orientale et méditerranéenne…) puis des difficultés d’intégration des communautés musulmanes subsahariennes, turques et maghrébines. Le malaise ressenti par les populations, exprimé par des votes dits « populistes », ne doit pas être sous-estimé ou simplement diabolisé ou ignoré par principe pour ne « pas faire le jeu des extrêmes », car c’est justement le meilleur moyen d’attiser les réactions radicales, complotistes, et la défiance croissante envers les dirigeants en place qui omettent la question identitaire et démographique. Les réactions populaires en Italie, en Autriche, en Hongrie ou en Grèce face aux flots de réfugiés des années 2015-2017 entrent dans ce contexte hautement sismique tout comme l’inquiétant phénomène des abstentions électorales en Europe qui n’augurent rien de bon pour l’avenir des démocraties libérales.


Les conséquences socio-politiques et géocivilisationnelles de l’immigration


Les partisans de la mondialisation heureuse et de l’ouverture par principe affirment que le phénomène migratoire est toujours une chance et est bon en soi. Pareille attitude ne tient pas compte du fait que l’immigration ne peut être perçue comme un simple remède pour régler le problème des retraites d’Européens inféconds (vision d’ailleurs assez méprisante envers les migrants), et qu’elle a forcément des conséquences sociales, sécuritaires et culturelles. Si nombre d’immigrés sont certes des travailleurs acharnés sans lesquels des filières comme l’eurêka, le bâtiment, ou même l’agriculture connaîtraient des difficultés de recrutement, en revanche, nombre d’entre ceux dont l’émigration est motivée par les aides sociales octroyées par les États providences européens sont quant à eux fort peu productifs. Ce problème n’est pas dû à l’immigration en elle-même, qui peut être fort positive lorsqu’elle est intégrée, assimilée, donc choisie et productive, mais au caractère non sélectif et de moins en moins choisie de la politique d’immigration en Europe, dominée, depuis l’arrêt officiel de l'immigration de travail en 1975, par le regroupement familial, les flux clandestins non désirés et les demandes d’asile largement détournées. Les coûts humains, économiques et sociétaux du traitement de la délinquance et des difficultés d’intégration qui résultent de cette non-politique d’immigration hors contrôle sont devenus exorbitants dans plusieurs pays européens, même si cela concerne surtout l’immigration postcoloniale issue d’Afrique noire et maghrébine et beaucoup moins l’immigration latino-américaine et surtout asiatique. Secundo, si l’objectif utilitaire des migrations n’avait pour but que de compenser la dénatalité des habitants « de souche » - ce qui n’est pas le cas - les flux nécessaires seraient bien plus massifs et donc ingérables, et par conséquent encore plus explosifs : selon les estimations des Nations unies et de l’Union européenne, onze millions de nouveaux migrants par an seraient nécessaires pour maintenir la population active européenne à l’horizon 2050, avec sur le long terme des dépenses sociales impossibles à financer (formation, éducation, intégration, sécurité, retraites et santé).


La « fermeture des frontières » est certes illusoire, mais les pays européens pourraient mieux maîtriser les flux migratoires dans le cadre d’une immigration légale et choisie, faute de quoi les conflits identitaires autour de cette question risquent d’être un jour hors contrôle. Par ailleurs, présenter l’immigration extra-européenne comme une fatalité ou une « compensation » postcoloniale est irresponsable, quand on sait que le « surplus » de jeunes à absorber, selon les termes de Bouthoul, représentera pour l’Afrique au moins un milliard d'individus en plus dans trente ans. De plus, l’immigration de masse ne concerne pas seulement les plus pauvres des Africains, mais aussi des forces vives et intellectuelles qui vont manquer aux pays d’origine, ce qui empêchera une stabilisation et un développement du pays. En Italie, la fondation Fare futuro, qui a réalisé une étude sur les nouveaux flux migratoires depuis les années 1990, a observé que près de 80 % des demandeurs d’asile et plus de 60 % des migrants légaux bénéficiant des mesures de regroupement familial professent la foi musulmane, or face à un monde musulman « réislamisé » de façon ultra-conservatrice (islamisme politique), les sociétés d’accueil européennes ne peuvent pas être étanchéisés par magie et ne peuvent pas éviter les conséquences prévisibles, à savoir hériter des problèmes des pays afro-musulmans : islamisme radical, djihadisme, sort peu enviable des femmes, polygamie, rapports problématiques à la laïcité (voir affaires Charlie Hebdo, Mila, etc.) et aux droits des minorités (judéophobie, christianophobie, athéophobie, condamnation à mort des apostats et des polythéistes dans la charia, etc.).

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