Ingérences azéries en Nouvelle Calédonie et en Polynésie : quand les puissances néo-impérialistes accusent la France de colonialisme
C’est dans ce contexte que, lors des manifestations de mi-mai, des militants indépendantistes portaient des T-shirts avec des drapeaux azerbaïdjanais et exhibaient des portrais du président azéri Ilham Aliev à Nouméa. En avril, le Congrès de Nouvelle-Calédonie a signé un mémorandum de coopération avec l’Assemblée nationale d’Azerbaïdjan. Élu à la tête du Mouvement des non-alignés de 2019 à 2024, l’Azerbaïdjan a utilisé cette tribune contre Paris.
Enjuillet 2023, un « sommet ministériel des Non-Alignés » avait déjà reçu à Bakoules représentants des partis séparatistes de Martinique, Guyane, Nouvelle-Calédonie et Polynésie, puis inauguré le « Groupe d’initiative de Bakou (GIB) contre le colonialisme français. Lors de la conférence, Roch Wamytan, président du Congrès de Nouvelle-Calédonie et membre du parti indépendantiste Kanak, a déclaré que l’Azerbaïdjan avait le droit de « soutenir le processus de décolonisation » de la Nouvelle-Calédonie. Plus récemment, le 30 mai, Bakou a accueilli des dirigeants indépendantistes de Polynésie française pour une autre conférence sur le « droit à la décolonisation ». Des responsables du parti indépendantiste de Tahiti, Tavini Huiraatira, étaient présents.
« Président Poutine, libère nos colonies »
Outre les drapeaux azéris, les manifestants indépendantistes ont brandi des banderoles souhaitant la « bienvenue à Vladimir Poutine » sur fond de slogans « Président Poutine, libère nos colonies ». L’appui de Moscou à la cause kanak n’est pas surprenant au moment où Macron accepte de livrer des missiles aux Ukrainiens capables de frapper le territoire russe. Jadis, l’URSS soutenait déjà d’ailleurs tous les mouvements séparatistes anti-occidentaux. Aujourd’hui, Moscou escompte capitaliser comme en Afrique sur les ressentiments anti-français pour déstabiliser la présence française et occidentale.
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