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L'Immigration, le Grand Tabou

À quelques jours de l’ouverture du débat parlementaire sur l’immigration, Emmanuel Macron, décidé à placer cette question au cœur de l’agenda politique, s’est de nouveau exprimé sur le sujet, déclarant que : “La France ne peut pas accueillir tout le monde”. Fidèle à sa ligne du « en même temps », le président de la République, qui se veut « humain » et « efficace », « accueillant » mais pas « naïf », « humaniste » mais pas « laxiste », s’était déjà exprimé devant des élus de sa majorité à qui il demandait de regarder ce sujet en face. En décidant d’aborder des sujets tels que l’AME - Aide médicale d’État -, le droit d’asile ou encore les reconduites à la frontière, Macron s’empare de sujets qui étaient jusqu’alors supposés être l’apanage des seules droites et "extrême droite". Alexandre Del Valle revient sur les faits et chiffres accablants concernant l’immigration qui ont poussé le Président et la droite dite « modérée » à s’attaquer à un sujet qui figure parmi les principales préoccupations des Français.


D'après la Commission européenne, le nombre total de migrants - non éligibles au statut de réfugiés politiques - arrivés entre 2015 et 2017 sur son territoire s'élèverait à 1,5 millions. En France, sur la période du seul quinquennat, le chiffre total de migrants (légaux ou illégaux) durablement installés en France et profitant de nombreuses aides - toujours plus coûteuses - pour les collectivités publiques, avoisinerait les 2 millions de personnes, soit une moyenne de 400 000 personnes par an, selon l'aveu du député européen et ex-ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux.


Dans les années 1960, le grand démographe Alfred Sauvy avertissait déjà que le phénomène de l'immigration de masse extra-communautaire aurait des conséquences civilisationnelles, sociales, économiques et sécuritaires majeures et probablement hautement sismiques si des mesures de sélection et de contrôle n'étaient pas prises.


Mais depuis des décennies d'immigration, non plus choisie et assimilée, mais de plus en plus subie et non-intégrée, il est de mauvais ton d'évoquer ce phénomène autrement que de façon béate et idyllique, tant le migrant est devenu, avec le climat, une cause fondamentale et indiscutable qui nécessiterait l'abolition des frontières coupables de tous les maux de la Terre. Comme l'avait prophétisé Sauvy, les effets palpables de l'immigration depuis des décennies expliquent en partie la montée des populismes et de ladite extrême-droite tant en France qu'ailleurs en Occident. Il est donc temps de traiter la cause majeure du "problème populiste" plutôt que de se contenter d'en dénoncer les effets.


Le peuple français majoritairement inquiet malgré la propagande pro-immigrationniste permanente


Selon un récent sondage publié le 13 septembre dernier par l’institut IPSOS, 60% des français percevraient les migrants comme une "menace", 45% estimeraient que ces derniers les priveraient de services sociaux et 75% des sondés considèreraient que « que les partis traditionnels et les politiciens ne se soucient pas des gens comme eux, ou encore ne les comprennent pas ». C’est donc pour parler davantage aux classes moyennes et populaires que Macron – non sans arrières pensées électorales, certes – a décidé d’accorder à cette question une place privilégiée dans le débat public. Que cela soit une tactique ou qu'il s'agisse d'une réelle prise de conscience régalienne, il n'a pas eu tort. Le 16 septembre dernier, il déclarait devant sa majorité : « La gauche n'a pas voulu regarder ce problème pendant des décennies. Les classes populaires ont donc migré vers l'extrême droite ».


Puis il ajoutait : « la République En Marche doit cesser d’être un parti bourgeois qui ignore l’opinion de classes populaires séduites par l’extrême droite ». S’agit-il là d’une manœuvre électorale visant à préparer un nouveau face à face contre Marine Le Pen en l’affrontant sur ses thèmes de prédilection ? Ces questions sont-elles abordées volontairement afin de détourner l’attention de l’opinion publique de l’explosive question des retraites ? Toujours est-il que le fait de débattre de ce sujet est une nécessité tant les faits et chiffres que nous allons évoquer sont sidérants.


Ce qui reste des LR semble se réveiller face à la néo-lucidité macronienne


Les déclarations d’Emmanuel Macron ont déjà suscité un certain nombre de réactions de la part de responsables politiques comme Brice Hortefeux (déjà cité plus haut), Guillaume Larrivé, député de l’Yonne, ou encore Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France. Ces trois ténors des LR ont appelé le président à prendre des mesures en rupture avec celles adoptées par ses prédécesseurs.


Ils ont notamment appelé à une restriction de l’AME (Aide médicale d’État) « au seul panier de soins nécessaires », considérant que cette aide sociale accordée aux étrangers en situation irrégulière – qui a coûté 930 millions d’euros en 2019 selon les chiffres du Sénat – est une « prime à l’illégalité ». En plus d’être extrêmement coûteuse pour l’État, cette aide contribue en effet à faire de la France un pays "attractif" aux yeux d’immigrés clandestins attirés « non pas par le plein emploi mais par la générosité de notre politique sociale », pour reprendre les termes de Valérie Pécresse. Il faut rappeler que sur les 930 millions d’euros destinés au financement de l’AME, seulement 40 millions servent à financer l’AME dite « d’urgence », tandis que 890 millions sont destinés à l’AME de « droit commun ».


La restriction de l’AME aux cas d’urgence ou autres situations particulières (AME dite « humanitaire ») permettrait donc à l’État d’économiser près d’un milliard d’euros par an, somme non négligeable à l’heure où le gouvernement de Macron n’hésite pas à procéder à des coupes budgétaires sur les dépenses sanitaires ou sur les retraites. Bien que le président soit décidé à ne pas supprimer cette aide – « une suppression serait ridicule » déclarait-il - dont bénéficient plus de 300 000 personnes chaque année, il semble avoir pris conscience des excès qui y sont liés puisqu’il compte réévaluer son « panier de soins ». Ses opposants de droite rétorque qu'il n'ira pas très loin et qu'il ne s'agit que de paroles destinées à siphonner ce qui reste d'électorat de droite. Par ailleurs, si l’AME explique en partie l’arrivée de nombreux immigrés clandestins, elle n’en est pas la seule cause. Le président de la République reconnaissait ainsi récemment l’échec de la politique de reconduite à la frontière, beaucoup trop « lente » et pas assez « efficace ».


La question ubuesque du droit d'asile, principal prétexte à la migration clandestine, et le scandale de la non-reconduite à la frontière des migrants illégaux


Bien qu’il soit complexe de faire état des chiffres relatifs à l’immigration illégale, certaines données permettent de se faire une idée de l’ampleur du phénomène. Dans un entretien accordé au Figaro, la démographe Michèle Tribalat estimait l’immigration illégale à partir de « recoupements de chiffres d'interpellations, placements en centre de rétention, aide médicale d'État, déboutés du droit d’asile) entre 200 000 à 400 000 personnes».


Quant à l'ex-ministre de l'intérieur Gérard Colomb, il avait estimé fin 2017 le nombre total d’étrangers en situation irrégulière présents sur le territoire français à 300 000. Cette estimation – minimaliste-, basée sur le nombre de bénéficiaires de l’AME, ne tient toutefois pas compte de l’ensemble de la population étrangère en situation d’irrégularité en France dont une partie ne se déclare pas à l'AME. Depuis les années 2000, la moyenne des arrivées de clandestins et illégaux tournant autour de 80 000 à 110 000 par an, il est évident que le nombre cumulé d'immigrants illégaux est bien plus proche du million, sans même compter les centaines de milliers d'étrangers arrivés de façon illégale depuis les années 1970 qui ont été régularisés, puis certains mêmes naturalisés depuis, et qui ont de ce fait disparu des statistiques concernant les étrangers (légaux et illégaux). Une véritable omerta d'État.


Le détournement massif du droit d'asile à des fins de migrations économique et illégale


Emmanuel Macron s’est également exprimé sur la question du droit d’asile, reconnaissant qu’une réforme était nécessaire puisque ce droit a été « complètement détourné de sa finalité », notamment à cause des réseaux de passeurs de pseudo "réfugiés" et de procédures souvent trop longues et « pas assez efficaces » qui empêchent que les faux demandeurs d’asile soient reconduits à la frontière ou bloqués dès le départ.


Selon l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides), on enregistrait en 2018 : 123 265 demandes d’asile soit, une hausse de 22.5% par rapport à l’année précédente, un record ces dernières années. Selon la même source, sur ces 123 265 demandes d’asile, seulement 33 330 ont été acceptées, ce qui implique qu’environ 90 000 personnes se sont vu refuser ce droit sans jamais quitter la France, et ce malgré la notification d’obligation de quitter le territoire inhérente au refus du droit d’asile. En 2015 déjà, la Cour des Comptes annonçait que 96 % des déboutés du droit d’asile resteraient sur le territoire français.


En 2017, le nombre d’étrangers reconduits avait été de 26 000 et le nombre de mesures d’éloignement exécutées de 18% l'année précédente. Enfin, il est à noter que parmi les 4 pays comptant le plus grand nombre de demandeurs d’asile figurent l’Albanie et la Géorgie – avec respectivement 9683 et 7005 demandeurs -, bien que ces deux pays soient considérés comme des « pays sûrs », classés derrière l’Afghanistan et ses 10 370 demandeurs. Enfin, l’ensemble des pays africains représenterait 40% des demandes d’asile. L’OFPRA notait ainsi « une progression notable de la demande en provenance de pays d’Afrique de l’Ouest comme la Côte d’Ivoire et la Guinée ».


Deux milliards par an : le scandale des (faux) mineurs étrangers non-accompagnés


Le nombre de mineurs étrangers dits « isolés » ou « non accompagnés » (MNA) est également en forte hausse. Selon les chiffres de la PJJ (Protection judiciaire de la jeunesse), ils étaient 17 922 en 2018 contre 8000 en 2016, soit plus du double. Le nombre de mineurs étrangers pris en charge par les départements a ainsi été multiplié par quatre entre 2015 et 2018, et d'après l’Assemblée générale des départements de France (ADF), « c’est un sujet de préoccupation majeur pour les départements. Le phénomène est grandissant et la situation n’est plus tenable.


Les structures d’accueil sont débordées et saturées » (Figaro, 19 mai 2019). Le coût de ces Mineurs non accompagnés inclut pour les départements «l’hébergement, l’alimentation, l’habillement, l’insertion sociale, mais aussi le salaire des éducateurs et les frais de personnel », au bénéfice de "jeunes" qui demeurent des années oisifs sur le territoire en bénéficiant de ces aides et dont le chiffre est passé de 25 000 en 2017, à 40 000 en 2018 selon l'ADF. L’Inspection générale des affaires sociales (IGAS), l’Inspection générale de l’administration (IGA), l’Inspection générale de la justice (IGJ) et l’ADF ont évaluent à deux milliards d’euros le coût pour les départements par an et ils déplorent qu'au moins "une personne sur deux est évaluée comme majeure ».


Quid de l'immigration légale? La part très minoritaire de l'immigration économique "choisie" par les entreprises et l'Etat français


Qu’en est-il de l’immigration légale ? Selon les chiffres du Ministère de l’Intérieur, 255 550 titres de séjour auraient été délivrés en 2018 – soit une hausse de 3,3% par rapport à l’année précédente. Une hausse annuelle constante depuis les années 1990. D’après ces chiffres, l’immigration familiale demeure la plus importante : environ 90 000 titres de séjours pour ce type d’immigration, composée en grande partie du regroupement familial, auraient été accordés.


Les titres de séjour accordés aux étudiants sont, comme pour l’immigration familiale, en légère hausse, estimés à 82 580 – dont près de la moitié aurait été accordé à des étudiants marocains - pour la même année 2018. Il s’agit là de la seconde filière d’immigration la plus importante, suivie des titres accordés aux demandeurs d’asile en augmentation comme nous avons pu le voir - environ 33 000 demandes d’asile acceptées. L’immigration dite « économique » ne représente pour sa part qu’un peu plus de 13% du nombre total de titres de séjour délivrés en 2018, soit 32 815 titres. Enfin, environ 20 000 titres de séjour dans le cadre du « Passeport talent » ont été délivrés la même année.


Si l’on additionne ces 255 000 entrées légales aux estimations d’entrées illégales précédemment évoquées, nous atteignons le nombre de 400 000 nouveaux immigrés bien qu’une partie de l’intelligentsia de gauche persiste à le nier.


Les naturalisés qui disparaissent des statistiques sur les étrangers


À ces centaines de milliers d’immigrés qui arrivent chaque année – qui s’ajoutent à ceux précédemment arrivés puisque la plupart restent sur le territoire français -, il faut additionner le nombre de naturalisés qui avoisinait les 80 000 personnes en 2018 selon le Ministère de l’Intérieur. C’est en s’appuyant sur ces chiffres qu’un certain nombre de responsables politiques – principalement de droite – à l’instar de Guillaume Larrivé et Valérie Pécresse se sont déclarés favorables à la suppression du droit du sol, véritable pompe à immigration de peuplement non économiquement choisie. Valérie Pécresse déclarait de la sorte : «l'acquisition de la nationalité française ne doit plus être automatique.


Il faut la demander, la désirer, pas l'obtenir à 18 ans dans une pochette-surprise », ajoutant : « la France, ça doit être un choix ». Or, comme le souligne justement la présidente de la région Île-de-France, l’acquisition de la nationalité française par jus soli (donc par un droit acquis indépendant de la volonté et des critères d'intégration ou d'amour du pays) ne favorise ni le choix d'une authentique assimilation ni même celui d'une intégration républicaine effective. Le fait de devenir Français juridiquement n’implique ainsi aucunement que les personnes naturalisées préfèrent la civilisation et les lois et coutumes du pays d'accueil plutôt que leurs moeurs et traditions nationales et religieuses d'origine parfois hostiles aux règles républicaines françaises et occidentales. Ces chiffres accablants qui ont constamment augmenté ces dernières décennies sont très souvent amoindris par une mauvaise foi intellectuelle manifeste: des démographes, commentateurs médiatiques, intellectuels bien-pensants et politiques immigrationnistes ne cessent d'affirmer que l'immigration de masse - stoppée depuis 1974 - et que le chiffre des étrangers/migrants en France est "stable" depuis le début du XXème siècle, mais le simple bon sens et le fait de se balader dans les grandes métropoles françaises permettent de constater que l'immigration extra-européenne a fait considérablement évoluer le pays du point de vue civilisationnel, démographique et religieux.


Pour le consultant et essayiste Jean-Paul Gourévitch, qui utilise les mêmes chiffres que l’OFII (l’Office française de l’immigration et de l’intégration), on compterait au minimum aujourd'hui en France 10% d’immigrés au sens plein, bien loin des 6.5% souvent cités. Selon la définition de l'immigré donnée par l'INSEE (« personne née étrangère à l'étranger et résidant en France »), en 2018, les immigrés seraient 6,5 millions soit 10 % de la population totale (66,9 millions) dont 4,3 millions (6,4 %) nés hors d'Europe. Les descendants directs d'immigrés (personnes nées en France et ayant un parent immigré au moins) sont évalués à 7,5 millions, soit 11,2 %, la moitié étant issue de couples « mixtes ». Au total, immigrés et descendants directs d'au moins un immigré approcheraient donc le chiffre de 15 millions, soit 21 % de la population en 2018, et parmi eux 5,3 millions (8 %) d'origine européenne et 9 millions (13,1 %) d'origine extra-européenne.


Parmi ces non-Européens, 4,3 millions (6,4 %) serait d'origine maghrébine et 2 million (3 %) d'origine subsaharienne, puis 0,5 million (0,7 %) d'origine turque, ces derniers groupes étant en nette augmentation démographique depuis les années 1980. Allant plus en précision dans ces analyses, la démographe de l'INED Michèle Tribalat expliquait déjà en 2011 que la France comptait 8,8 % d'immigrés au sens plein, un pourcentage qui monte à 19,2 % de personnes d'origine étrangère sur deux générations et 30 % sur trois générations. Des chiffres corroborés par Pascal Blanchard qui estime que, sur quatre générations, « un quart des Français ont une origine extra-européenne » et « un autre quart ont un grand-parent au moins issu des immigrations intra-européennes » (Pascal Blanchard, "Quelle place donner à l’immigration dans l’histoire de la République ?", L'Humanité, 24 septembre 2014). Un autre chercheur-démographe de l'INED, Cris Beauchemin, a été jusqu'à affirmer qu'en 2018, deux personnes sur cinq (soit 40 % de la population française) sont issues de l’immigration sur trois générations. Et en 2011, 30,2 % des jeunes de moins de 18 ans en métropole ont un ascendant immigré sur trois générations, dont 19,3 % d’immigration extra-européenne. 31 % des nouveau-nés en métropole ont au moins un parent né à l'étranger, dont 27,1 % au moins un parent né hors de l'Union européenne. Et si l'on tient compte des descendants d'immigrés, évalués environ à 15 millions de personnes - soit 4 fois plus qu’il y’a une vingtaine d’années - la France connaît la plus massive immigration extra-communautaire de tous les pays ouest-européens, ce qui n'était bien sûr pas le cas dans les années 1920-1950. Nier cette évidence ne peut qu'alimenter la redoutée extrême-droite ou les "populismes" identitaires qui ne sont que le symptôme de l'inquiétude des populations européennes autochtones.


Entre 12 et 17 milliards annuels ! Le coût exorbitant de l'immigration pour les Etats-Providence ouest-européens


Selon Jean-Paul Gourévitch, le coût annuel de l’immigration – à savoir la différence entre qu’elle rapporte et ce qu’elle coûte - avoisinerait les 12.2 milliards d’euros (8.5 milliards d’euros en ce qui concerne l’immigration légale et 3.7 milliards pour l’immigration illégale). D’après l'expert international, ce chiffre pourrait être bien plus élevé encore, puisque l’immigration illégale serait en hausse chaque année, ce qui augmenterait donc naturellement le coût total de l’immigration. Sur un quinquennat, cela représenterait plus de 50 milliards d’euros de dépenses publiques. D'après l'économiste Jacques Bichot, qui a réalisé des études sur le coût de l'immigration (""Immigration : quels coûts pour les finances publiques ? Essai d’évaluation pour la France"), le "surcoût" pour l'Etat serait au moins de 8,5 milliards d'euros au nom des aides sociales et de santé, 4,47 milliards pour les frais de justice, 10 milliards pour l'école et l'enseignement supérieur, un milliard pour le logement, 500 millions pour les services publics de transports et près de 5 milliards pour les frais de justice, dont nombre d'études ne tiennent pas compte. Le total avoisinerait les 25 milliards d'euros. Il est vrai que les études qui vantent le fait que l'immigration rapporterait plus qu'elle couterait ou serait "neutre" ne prennent jamais en compte tous les couts "indirects" comme l'éducation, les infrastructures, les politiques des quartiers et de la ville, véritables gouffres dans les cités délabrées régulièrement saccagées, les frais de justice et de sécurité, les coûts croissants des prisons, les aides sociales et au logement diverses, etc. C'est ainsi que par rapport aux personnes nées en France, les immigrés seraient 1,6 fois plus nombreux à recevoir des allocations chômage, 3,8 fois plus représentés parmi les bénéficiaires du RMI, et en moyenne 2,5 fois plus dépendants des aides au logement selon l'OCDE, qui a conclu dans des études récentes qu'en prenant en compte l’éducation, la santé, les dépenses régaliennes – police, justice – et d’autres dépenses publiques, "la contribution devient négative pour les immigrés dans les pays d'Europe de l'Ouest notamment.


Conclusion :


Le Général De Gaulle disait qu’il était « Simple d’assimiler un individu, mais difficile d’assimiler un peuple ». Or si la politique migratoire française n’est pas radicalement réformée, c’est bien des peuples – pour la plupart originaires de civilisations bien différentes – que la France devra intégrer, puisqu’elle n’assimile plus comme jadis les individus. et la tâche, non impossible, certes, ne sera pas aisée sans une très ambitieuse et ferme politique d'intégration républicaine et patriotique. Le chiffre de 2 millions de nouveaux immigrés en un quinquennat avancé par Brice Hortefeux n’est en rien un « fantasme d’extrême droite. Comme nous avons pu le constater empiriquement à partir des chiffres officiels, l’immigration légale représente à elle seule 255 000 entrées par an. Si l’on ajoute le nombre de déboutés du droit d’asile - 90 000, dont l’écrasante majorité resterait sur le territoire français comme indiquait la Cour des Comptes en 2015 -, nous atteignons le chiffre de 350 000 nouveaux immigrés par an. Enfin, si l'on ajoute à cela les chiffres relatifs à l’immigration illégale, l’arrivée annuelle de 100 000 clandestins et/ou faux réfugiés/demandeurs d'asile déboutés totalise près de 10 millions d’immigrés arrivés illégalement sur 10 ans, dont nombre seront régularisés puis naturalisés. Une prime récurrente à l'illégalité.


Sur plusieurs décennies, il s’agit en fait d’une véritable submersion migratoire, d'une colonisation de peuplement dont les conséquences sociales, politiques et civilisationnelles ne peuvent être ignorées que par des irresponsables ou des aveugles. Certaines bonnes âmes nous objecteront que les populations immigrées européennes d’origine italienne, espagnole ou polonaise se sont bel et bien intégrées le siècle dernier. C'est oublier que, contrairement aux immigrés extra-européens arrivés et qui continuent d’arriver en France, nombre d'immigrés européens ne sont pas restés en France et sont repartis dans leur pays d’accueil (des centaines de milliers d'Italiens dans les années 1940-50 et de Portugais-Espagnols depuis les années 1990). Ce que semblent également oublier certains immigrationnistes très idéologisés et réfractaires au réel dérangeant, c’est qu’il est bien moins complexe d’assimiler des populations intra-européennes comme ce fût le cas pendant des décennies et comme l'avait averti le célèbre démographe Alfred Sauvy, dont les propos lucides et prophétiques sont relatés par Patrick Veil lui-même, le spécialiste de l'immigration lié au PS et auteur de l'ouvrage de référence La France et ses étrangers. Ce partage d’un socle civilisationnel judéo-chrétien et gréco-latin rendit longtemps la tâche bien moins ardue qu’elle ne l’est aujourd'hui.


L’ancien roi du Maroc, Hassan II le disait lui-même, de façon certes, un peu trop déterministe et choquante : « L’intégration est possible entre européens. La trame est la même, c’est le même continent. Ils [les marocains] ne seront jamais 100% français, ils seront de mauvais français, je peux vous l’assurer ». Mais l'avertissement de ce roi despote-éclairé au propos d'acier qui fit longtemps barrage à l'islamisme radical dans son pays et qui appréciait l'Occident auraient au moins dû aider nos dirigeants successifs à prendre des mesures en termes de politique d'intégration et de limitation de l'immigration familiale.


Revenons au débat lancé par le Président Macron: il aura au moins eu le mérite de briser l’omertà imposée depuis des décennies non pas seulement pas la gauche, mais aussi par les lobbies immigrationnistes "capitalistes" dont les grandes multinationales et nombre d'entrepreneurs tentés par la baisse tendancielle des salaires inhérente aux flux migratoires et à l'ubérisation/précarisation de la société. Il était temps de rendre compte d’une réalité observée et dénoncée depuis des décennies par des responsables politiques de droite comme de gauche. On se souvient de la fameuse formule lancée par l'ancien Premier ministre français (PS) Michel Rocard en 1989: « Nous ne pouvons pas héberger toute la misère du monde. La France doit rester ce qu'elle est, une terre d'asile politique […] mais pas plus », ou encore de celle de Georges Marchais, alors secrétaire général du PCF (Parti communiste français), farouchement opposé à l’immigration de masse, et qui déclarait, le 27 mars 1980, ce que l'on qualifie aujourd'hui de propos d''extrême-droite" ou "populistes": «Il faut stopper l'#immigration officielle et clandestine. Il est inadmissible de laisser entrer de nouveaux travailleurs immigrés en France, alors que notre pays compte près de 2 millions de chômeurs, français et immigrés (...). Nous posons le problème de l’immigration".

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