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Alexandre del Valle : Les leçons du 7 octobre ou l’avertissement des intellectuels sur la banalisation de la violence et de l’antisémitisme en France

CHRONIQUE. L’antisémitisme se déchaine en France depuis le pogrom commis le 7 octobre dernier par le Hamas, et bien loin de le combattre, une bonne partie de la classe politique française, notamment à gauche et à l'extrême gauche, l'instrumentalise pour arriver ou se maintenir au pouvoir. Mais c’est là jouer un jeu dangereux pour la paix civile en France, avertit notre chroniqueur.


Le diagnostic le plus complet sur la descente aux enfers d’une partie de la société française et de la classe politique depuis le 7 octobre a été dressé à l’occasion du grand colloque organisé le 3 juillet à la Mutualité par l’éditeur courageux David Reinharc et l’ONG Elnet, à l’occasion de la publication du livre 7 octobre : manifeste contre l’effacement d’un crime (Acil, Descartes et Cie, David Reinharc Éditions). Michel Houellebecq, Sylvain Tesson, Alain Finkielkraut et tant d’autres ont alerté sur le danger de l’extrême gauche qui banalise l’antisémitisme et nie la barbarie djihadiste commise par le Hamas le 7 octobre 2023.


Les intervenants ont lancé un cri d’alarme quant à l’avenir trouble d’une France dans laquelle, comme ailleurs en Occident, les conséquences du pogrom du 7 octobre sont la banalisation et la déculpabilisation de l’antisémitisme couplées à une déculpabilisation du djihadisme au nom de la défense de la Palestine et des musulmans collectivement victimisés à travers elle.  Depuis le 7 octobre, loin de faire leur mea culpa, les adeptes de la détestation absolue de l’État juif, islamistes, extrême gauche et autres “wokistes” ou rouges-bruns-verts ont relancé un mouvement de haine envers les démocraties occidentales, la civilisation judéo-chrétienne, accusées de tous les maux, qui dépasse l’antioccidentalisme guévariste, soviétique ou maoïste de la guerre froide. Dans cette configuration occidentalophobe, les juifs sont vus comme le centre de l’impérialisme maléfique et du “fascisme islamophobe”. Et afin d’attirer les électeurs musulmans, qui votent de plus en plus en faveur du parti de Mélenchon (mais heureusement, tous ne sont pas dupes de l’instrumentalisation de la cause musulmane et palestinienne), le drapeau palestinien est devenu le signe de ralliement de ceux qui cherchent à effacer les massacres et les victimes du 7 octobre.


Quitte à importer en France les violences du Proche-Orient. Ce grand effacement des bourreaux procède d’une inversion accusatoire qui prépare les consciences à la disparition du peuple juif, comme l’exprime le slogan « From the river to the sea, Palestine will be free ». D’après les auteurs, dont Éric Marty, Sylvain Tesson, Mosab Hassan Yousef, le fils même du fondateur du Hamas, qui en dénonce le totalitarisme exterminateur, l’imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, le père Patrick Desbois, Abnousse Shalmani, Manuel Valls ou encore Raphaël Enthoven, « l’heure est grave et il est temps de dire NON aux ennemis de la République ! […] Dégoutés par la banalisation de l’antisémitisme, nous exigeons qu’une barrière soit dressée contre le NFP […], principale menace pour les juifs français et […] la France d’aujourd’hui ».


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