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Alexandre Del Valle : Le double jeu du Qatar, État-parrain du Hamas et des Frères musulmans

CHRONIQUE. Depuis l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre, on a beaucoup dénoncé le régime iranien, accusé d’avoir des liens avec le groupe politico-djihadiste de Gaza, mais très peu le double jeu du Qatar, qui abrite des bases militaires américaines et investit en Occident, tout en entretenant des liens idéologiques, religieux et économiques étroits avec le Hamas. L’islamologue Alexandre Del Valle décrypte la stratégie de Doha.



Dès sa création en 1987 par le cheikh Yassine, membre des Frères musulmans, le Hamas reçut le soutien du Qatar. Rappelons que Khaled Mechaal, l’un des leaders du Hamas, réfugié au Qatar depuis des années, était l’ami intime de l’ex-émir du Qatar, Hamad ben Khalifa al-Thani, père de l’actuel, Tamim ben Hamad.


Dès sa création en 1987 par le cheikh Yassine, membre des Frères musulmans, le Hamas reçut le soutien du Qatar. Rappelons que Khaled Mechaal, l’un des leaders du Hamas, réfugié au Qatar depuis des années, était l’ami intime de l’ex-émir du Qatar, Hamad ben Khalifa al-Thani, père de l’actuel, Tamim ben Hamad.


En 2012, après que Doha eut soutenu partout (sauf au Qatar !) les insurgés Frères musulmans qui avaient récupéré le printemps arabe pour déstabiliser les régimes en place (avec le soutien d’Obama), cheikh Hamad avait d’ailleurs fait une visite officielle à Gaza (avec son épouse Shira Moza) auprès des chefs du Hamas, un affront pour l’Autorité palestinienne, la partie palestinienne officielle (Mahmoud Abbas).

Le Qatar a toujours un représentant officiel à Gaza et la direction du Hamas en a un dans l’émirat. Outre Khaled Mechaal, précité, Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, et Moussa Abou Marzouk, vice-président du bureau politique et chef des relations internationales, résident eux aussi à Doha (dans un grand luxe), d’où ils donnent librement des consignes et font des appels au djihad antijuif mondial qui ont contribué à fanatiser les tueurs d’Arras et de Bruxelles.


Doha, financeur du Hamas


Le 15 octobre dernier, ce n’est pas en Iran ou au Liban, mais au Qatar qu’Ismaïl Haniyeh a rencontré le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, lequel venait de visiter le Liban (rencontre avec le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah), la Syrie et l’Irak (groupes pro-iraniens chiites), afin d’évaluer les forces disponibles en cas d’attaque israélo-américaine contre l’Iran et/ou d’embrasement conduisant à ouvrir de nouveaux fronts contre l’État juif.



Le Qatar se présente comme “neutre” et antiterroriste, mais c’est lui — plus encore que Téhéran — qui fait vivre le Hamas : Doha débourse 30 millions de dollars par mois destinés aux fonctionnaires de Gaza et autres fonds alloués aux infrastructures publiques, aux familles gazaouies, aux besoins énergétiques, sans oublier les millions acheminés non officiellement.


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