2024, année de tous les risques : « l’UE s’est fait hara-kiri avec des sanctions inefficaces qui se retournent contre elle »
Avec l’intensification de la guerre en Ukraine, les tensions russo-occidentales, la guerre à Gaza susceptible de dégénérer en guerre Israël-Iran, les tensions sino-américaines autour de Taiwan, les 70 élections en 2024 dans le monde (Russie avant-hier, les Etats-Unis en novembre ; élections au Parlement européen au printemps, puis en Inde, au Pakistan, en Afrique du Sud, ou en Iran, etc), l’incertitude et les menaces de chaos global n’ont jamais été aussi préoccupantes, analyse notre chroniqueur Alexandre Del Valle.
En cas d’aggravation des conflits au Venezuela, au Proche-Orient et en Europe orientale, la flambée des prix du pétrole et du gaz pourrait dépasser les 100 dollars le baril, et donc faire resurgir l’inflation. Les chefs d’entreprise présents à Davos ont évoqué tous les scénarios possibles pour protéger les chaînes d’approvisionnement en danger.
Ils sont préoccupés par l’évolution de la Chine (leur usine mondiale) et l’Europe (qui retrouve la guerre), ainsi que par la reprise possible d’une inflation apparemment en diminution mais qui pourrait reprendre si des conflits de plus haute intensité et interétatiques éclataient en mer de Chine, dans le Golfe ou en Europe.
L’instabilité en mer Rouge (voie maritime la plus rapide reliant Rotterdam, Marseille ou Londres à l’Asie où transiter 12 % du commerce mondial et 30 % du trafic mondial de containeurs), constitue une menace majeure pour le trafic maritime. Les compagnies maritimes évitent pour la plupart le canal de Suez au profit du cap de Bonne-Espérance, rallongeant ainsi le parcours de dix jours et augmentant les frais de carburant et d’assurance.
Le risque de conflit Otan-Russie pourrait s’accroître si Vladimir Poutine devait subir d’intenses pressions pour durcir le conflit, notamment au cas où le front évolue en mer noire et à Odessa, zone rouge absolue pour Washington. Un tel scénario entraînera des sanctions supplémentaires des marchés développés à l’encontre de la Russie, ce qui augmentera l’impact sur les économies des pays sanctionnés.
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