Menacée d’être déclarée pays non musulman pour ses réformes sociétales, la Tunisie face à la pressio
Mohamed Chahat El Jondi, cheikh d'Al-Azhar a accusé le gouvernement tunisien de "s’attaquer aux constantes de l’Islam" après l'annonce de la légalisation d'une égalité homme-femme sur l'héritage et le mariage. Une rumeur d'excommunication du pays (démentie par l'université coranique) a même circulé un temps sur internet le 31 janvier.
Atlantico : Mohamed Chahat El Jondi, cheikh d'Al-Azhar a accusé le gouvernement tunisien de "s’attaquer aux constantes de l’Islam" après l'annonce de la légalisation d'une égalité homme-femme sur l'héritage et le mariage. Une rumeur d'excommunication du pays (démentie par l'université coranique) a même circulé un temps sur internet le 31 janvier. La Tunisie doit-elle craindre les jugements d'une des plus vieilles universités musulmanes du monde (970) ?
Alexandre Del Valle : Ce qui se passe, c'est qu'en Tunisie récemment, le pouvoir en place, qui est composé de plusieurs partis mais dont le Président est un bourguibiste historique, a réussi à faire passer une loi - avec les forces féministes et anti-islamistes – que les islamistes d'Ennahdha n'ont pas réussi à empêcher, qui permet à une Tunisienne d'épouser un non-musulman. Et donc qui donne l'égalité de mariage pour hommes et femmes. D'habitude, dans un pays musulman et même laïc, une femme musulmane ne peut épouser un homme musulman, l'inverse étant cependant possible. (...)