Ne plus dépendre des hydrocarbures des monarchies du Golfe, c'est possible… encore faut-il que n
Après plusieurs articles-feuilletons consacrés aux différents pôles du totalitarisme islamiste décrits en détails dans son ouvrage : "Les vrais ennemis de l'Occident" (L'Artilleur), Alexandre del Valle propose ici des pistes de "résistance" et de défense non seulement face au terrorisme, mais surtout face aux "vrais ennemis" de l'Occident qui sont à tort considérés comme des "alliés" (Arabie saoudite, Qatar, Koweit, Pakistan, Turquie néo-ottomane, Frères Musulmans, Ligue islamique mondiale, etc).
Ne plus dépendre financièrement des pôles de l'islamisme mondial, diversifier ou renouveler nos sources d'énergie, exiger des relations fondées sur la réciprocité, responsabiliser nos partenaires et conditionner nos alliances au respect de nos valeurs et de notre souveraineté, tout cela est possible et même élémentaire. Ce type d'exigence est même la base d'une politique souveraine et responsable, comme l'a bien théorisé Max Weber. Toutefois, nos élites capitulardes, terrifiées psychologiquement et sémantiquement par les lobbies minoritaires tyranniques et l'idéologie "cosmopolitiquement correcte", de surcroit dépourvues de patriotisme, ont abandonné depuis des décennies leurs concitoyens musulmans aux pôles de l'islamisme subversif et expansionniste qui se chargent de remplir le vide de valeur et d'identité créé par les démissions et la nouvelle religion suicidaire de la repentance.
Ils ont abdiqué la souveraineté de notre Nation qui doit être d'urgence reconstituée.
Nous avons vu précédemment en quoi le fait de reprendre le contrôle des banlieues et zones de « non-droit et de non-France » abandonnées depuis trop longtemps aux caïds et aux islamistes est possible dès lors que l'on aura compris que la peur doit changer de camp et que les habitants de ces quartiers sont les premières victimes de la nouvelle barbarie. Nous avons également vu qu'une vraie stratégie de contre-guerre psychologique accompagnée d'une pédagogie qui passe par une refonte de l'Ecole et de l'enseignement de l'Histoire est possible et doit impérativement accompagner le volet répressif afin d'avoir une longueur d'avance sur nos ennemis. Ceux-ci se nourrissent en effet à la fois de notre masochisme identitaire et des contradictions des démocraties d'opinion "droit-de-l'hommiste" qui dévalorisent toute forme de patriotisme au profit des logiques anti-nationales et communautaristes. Nous savons également que le nerf de la guerre de nos faux amis et vrais ennemis que sont les monarchies wahhabites du Golfe est le soft power du salafisme et des Frères musulmans qui ont défiguré et pris en otage l'islam grâce à la manne des pétro-gazo-dollars qui inondent la Oumma depuis des décennies et permettent de compromettre nos dirigeants.
Ne plus dépendre des hydrocarbures des monarchies wahhabites du Golfe est possible !
Ce constat implique par conséquent une vraie politique énergétique susceptible de nous rendre à moyen terme soit autosuffisants (transition énergétique, renouvelables), soit plus du tout dépendant des pays producteurs d'hydrocarbures les plus problématiques (pays du Golfe). Il est clair que si tous les pays européens diminuaient, voire annulaient leurs importations de pétrole saoudien puis de gaz qatari, cela contribuerait à affaiblir ces pays et surtout cela réduirait la dépendance énergétique envers eux. Cela pourrait aussi contribuer à les « persuader » de respecter nos intérêts et de ne plus s'immiscer dans nos affaires islamiques et communautaires et de combattre le terrorisme. Ce serait pour, l’exprimer dans un langage populaire « faire d’une pierre trois coups ». Comme l'ont écrit les professeurs Damiens Ernst et Michel Hermans « affaiblir le régime en place en Arabie Saoudite aurait pour conséquence de faire reculer cette forme particulièrement intolérante de l’Islam qu’elle prône et, de par la même, sans doute de réduire les dangers de ce terrorisme islamiste. (…). Chacun sait que la chute actuelle du prix du baril de pétrole est liée à la volonté de l’Arabie Saoudite de garder sa part du marché pétrolier, comme l’a exprimé à plusieurs reprises le ministre saoudien de l’Énergie, Ali al Naïmi. Le régime en place semble être conscient de la menace qui plane sur lui : sa survie serait fortement entravée si le monde occidental pouvait se passer sans trop de difficultés du pétrole saoudien. (…). La transition énergétique est donc le meilleur moyen pour diminuer l’importance du Wahhabisme. (…). Une piste à envisager par l’Europe pour affaiblir l’influence de l’Arabie Saoudite serait une réduction drastique de sa consommation de pétrole, couplée avec une diversification des sources (Russie, Iran, Kazakhstan, huiles de schistes américaines, etc). Cela permettrait une réduction du pouvoir d’influence de ce pays ».
Pour se passer de plus en plus du pétrole, les recettes sont aujourd’hui connues. Il s’agit bien sûr en premier lieu de favoriser massivement le développement des énergies renouvelables, tant en promouvant les investissements directs qu’en imposant un prix du carbone. Il ne s’agit pas seulement de développer les énergies renouvelables aux seules fins de "décarboner" la production d’électricité, qui s’appuie déjà sur un mix énergétique varié, mais aussi de les transposer dans le secteur de la mobilité, très gourmand en pétrole.
Ce dernier, est encore le plus concerné puisque le transport, fonctionne à plus de 90% à base d’énergies fossiles, et c’est le deuxième plus important pôle d’émissions de gaz à effet de serre (24% des émissions européennes, dont 719% pour le transport routier dans son ensemble). Certains pays européens montrent déjà l’exemple. Ainsi la Norvège, seul pays producteur de pétrole d’Europe, a annoncé au début de l’été 2016, vouloir totalement bannir les véhicules thermiques à horizon 2025. Les Pays Bas envisagent la même décision, et des rumeurs dans le même sens proviendraient de l’Allemagne. Corollaire du développement de la production électrique sur la base d’énergies renouvelables, il faut bien sûr continuer à investir dans la "stockabilité" de l’énergie électrique, encore considérée comme un facteur limitant. A nouveau, les pistes en la matière se multiplient et un certain nombre de solutions prometteuses se dessinent déjà : batteries, accumulateurs géants, stockage à air comprimé, stations de transfert d’énergie par pompage (STEP), hydrogène… Certes, ces solutions restent encore chères et nécessitent des recherches mais, déjà bon nombre d’investisseurs s’engagent, dont le désormais fameux Elon Musk, qui avec Tesla et son projet Solar City, pour ne retenir qu’un exemple.
En ce qui concerne l'énergie nucléaire, celle-ci n'est pas à rejeter en bloc, même d'un point de vue écologique, puisqu'il existe des technologies peu connues du grand public mais très prometteuses, et de moins en moins risquées avec peu de déchets (en attendant la mise en place de la fusion nucléaire), comme par exemple les réacteurs au thorium dont les avantages nombreux sont que le thorium 232 est bien plus abondant que l’uranium, qu'il n'a pas besoin d'être enrichi, qu'il ne produit pas de réaction en chaîne (donc qu'une centrale nucléaire eu thorium ne peut pas s’emballer et qu'elle s’arrête d’elle même en cas de défaut de refroidissement), et surtout que les déchets du 232Th ne sont dangereux que quelques siècles au lieu de milliers d'années. Enfin, les centrales au thorium peuvent « incinérer » les déchets des centrales à uranium, y au compris le plutonium, et elles ne permettent pas de produire de bombe nucléaire, ce qui évite le risque de « double emploi » comme pour l'Iran ou le Pakistan ou d'autres pays problématiques dont on craint qu'un programme nucléaire civil serve à mettre au point une bombe atomique. En août 2010, des éminents physiciens français ont ainsi préconisé de privilégier les recherches et développements concernant les réacteurs de quatrième génération, notamment ceux à sels fondus en cycle thorium. En janvier 2012, un avis de l'Académie des Sciences de Paris a confirmé l'importance pour l'industrie nucléaire de s'orienter prioritairement vers les recherches sur les technologies des réacteurs de quatrième génération puis la filière du thorium.
Il existe également différentes pistes qui supposent le déploiement d’écosystèmes intégrés tels notamment celui de l’hydrogène, à la fois vu comme carburant pour les véhicules hydrogène, et vecteur de stockage de l’électricité (par électrolyse) produite sur la base de renouvelables. Ces solutions ont dépassé le stade expérimental et fonctionnent d’ores et déjà, en s’adaptant aux différents usages. Il s’agirait d’en accélérer le développement pour réduire la dépendance au pétrole. La question des coûts comparatifs est encore souvent évoquée, mais sans forcément prendre en compte de façon stricte un prix du baril très volatile car à la fois fortement influencé par les pays producteurs et par le cours du dollar, sa principale devise de transaction.
En effet, il faut bien intégrer que le prix du pétrole en-deçà du seuil des 50$ le baril, devrait remonter, aidé qu'il est par la récession américaine et le retournement de la politique de la FED. Il devrait ainsi vite se retrouver à des niveaux supérieurs à 80$. Dans ce contexte, le coût des énergies renouvelables, notamment du solaire et de l’éolien, deviendra de plus en plus compétitif face aux énergies fossiles, et ce dans de nombreux pays. De plus les ressources à venir en matière d’énergie renouvelable sont diverses et vont bien au-delà du solaire et de l’éolien, qui même s’ils se taillent la part belle, s’insère dans un mix de renouvelables très large, et qui se décline en fonction des ressources locales. Ainsi la géothermie (c’est à dire l’exploitation de la chaleur qui traverse la croûte terrestre), dans certaines zones spécifiques, les bio-carburants, la biomasse pour n’en citer que quelques-unes.
En Europe, la Suède se positionne comme le premier pays au monde à avoir décidé d'éliminer le pétrole en tant que combustible au profit des énergies renouvelables. L'objectif du gouvernement suédois est de mettre fin à la dépendance au pétrole d'ici 2020. Quant à l'Islande, qui dispose, certes, de ressources géothermiques, elle prévoit de doter son parc d'automobiles et de navires de moteurs à hydrogène d'ici 2050. Ailleurs dans le monde les exemples ne manquent pas non plus. Ainsi le Brésil envisage d'ici cinq ans de faire fonctionner 80% de ses moyens de transport avec de l'éthanol dérivé de la canne à sucre, nous invitant certainement à être plus ambitieux sur le sujet du bioéthanol qui permettrait également de réduire notre dépendance. La dynamique de croissance soutenue par les énergies renouvelables présente comme autre intérêt de se fonder sur une logique locale, plus ancrée dans les territoires et donc de favoriser des emplois locaux non délocalisables et des consommateurs mieux informés et, de facto, plus responsabilisés sur les enjeux géo-politico-climatiques. Ainsi faut-il écarter des aberrations à la fois technologiques et économiques telles qu’a pu les penser la Commission Européenne, en promouvant le projet Désertec qui consisterait à produire de l’énergie solaire avec des panneaux photovoltaïques installés dans le désert algérien, pour la réimporter en Europe… quand de nombreux territoires locaux ou beaucoup moins éloignés et plus pertinents pourraient drainer ces investissements en priorité (tels le sud de l’Espagne, Italie, Portugal par exemple).
Par ailleurs, ce pari déterminé sur les énergies renouvelables doit se doubler d’une vaste politique d’efficacité énergétique. Aujourd’hui, le fameux slogan désormais gravé dans l’inconscient collectif « en France on n’a pas de pétrole mais on a des idées » doit se décliner dans le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, d’ailleurs vus comme piliers de la transition énergétique depuis le début des années 2000. Pour réussir cette révolution énergétique, chaque pays devra concevoir sa propre politique énergétique en tenant compte de ce que fait le voisin et donc coordonner à l'échelle de coopérations renforcées une baisse des coûts, créer de véritables synergies en d'infrastructures et de réseaux de distribution.
Cela permettrait de favoriser une véritable dynamique de croissance économique durable en privilégiant une activité locale, de nouveaux métiers et emplois, une réduction de la dépendance énergétique envers les pays du Golfe, et donc bien sûr de la facture pétrolière et gazière.
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