L'OCI, cet ONU de la loi islamique qui a pour mission de protéger et "d'élargir" l
Dans cet article, Alexandre del Valle continue le "feuilleton", initié cet été, qui expose les stratégies subversives des "grands pôles mondiaux de l'islamisme" sunnite, souvent alliés de l'Occident, et qui oeuvrent de façon pacifique mais plus efficacement encore que les islamistes terroristes, à la destruction des valeurs laïques et occidentales dans le monde par des moyens institutionnels et sous couvert de "défense de la religion" et du "droit à la différence".
Alexandre del Valle va faire paraître dans quelques jours un livre sur ce sujet :
"Les vrais ennemis de l’Occident,
du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes"
(éditions L’Artilleur, octobre 2016 (disponible sur le site de l'éditeur et sur Amazon)
Organisme intergouvernemental à finalité politique, économique et culturelle, l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI), fondée à Rabat en 1969 et siégeant à Jeddah, est largement financée par l'Arabie saoudite. Elle rassemble 57 pays musulmans décidés à défendre les valeurs de l'islam et les intérêts puis les lois islamiques au niveau planétaire. Sorte de "Nations Unies" du monde islamique, cas unique dans l'histoire des relations internationales, elle exerce des pressions sur les pays, la "communauté internationale", les instances mondiales, les personnalités politiques, etc, afin d'étendre le règne de l'islam aux quatre coins du monde et en particulier afin d'élargir le champ d'application de la charià sous couvert de défense de la liberté religieuse et de droit à la différence.
L'OCI a toujours été particulièrement active dans les conflits opposant musulmans et non-musulmans, ainsi que l’on a pu le constater au Liban, au Cachemire, et surtout en Bosnie, au Kosovo ou en Syrie. A certains égards, cette organisation qui a pour ambition politico-spirituelle première "d’élargir" et de "défendre" l'Oumma dans le monde entier, est tout autant productrice d’intégrisme que les mouvements islamistes à proprement parler, à la différence près que sa structure diplomatique et la puissance stratégico-financière colossale de la pétro-monarchie saoudienne qui la soutient lui confère une "respectabilité" institutionnelle, donc une capacité de pénétration bien plus efficace que tout mouvement islamiste radical, notamment dans les démocraties occidentales qui sont les "obligées" de leur fournisseur de pétrole et de leurs clients pour les industries d'armement, aéronautiques ou autres.
La stratégie d’expansion et de pénétration de l'OCI pilotée en grande partie par les pôles saoudien, turc, marocain et pakistanais, est double : premièrement, contrôler les communautés musulmanes issues de l’immigration et tenter ainsi d’empêcher leur intégration aux moeurs et coutumes des sociétés d’accueil, donc éviter à tout prix leur "désislamisation". Deuxièmement, profiter de l’état de fait qu’est la présence musulmane en terre infidèle, pour tenter de faire des minorités islamiques des vecteurs de propagation de l’islam ayant vocation à élargir progressivement la communauté-noyau au moyen des conversions. Citons par exemple quelques passages significatifs de la revueL’Islam aujourd’hui, émanation de l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) : "Chaque majorité musulmane est en danger permanent de devenir une minorité si elle se laisse soumettre à des effets de désintégration culturelle et politique (…) ; La Oumma islamique, entière, a commencé comme une minorité réduite à une seule personne, le Prophète. Elle s’est ensuite élargie à quelques centaines de personnes (...). Le succès d'une minorité musulmane est de devenir un jour (..) une majorité. Ce phénomène se fait par un effet d'assimilation réciproque entre la majorité non-islamique et la minorité islamique, la majorité acceptant petit à petit la morale et la religion islamiques et finissant par s'identifier à l'islam (...). Le but est d’établir un plan commun des pays musulmans qui aiderait chaque minorité musulmane à établir les conditions nécessaires à lui donner une dynamique de minorité réussie. Plus ces communautés seront fortes et acceptées dans leur pays, plus elles défendront les intérêts du monde musulman puisque la Oumma est une et indivisible, chaque fraction de cette Oumma est d’une importance primordiale"1. Peut-on appeler ce type de discours autrement qu’un plan de conquête politico-spirituelle du monde ?
Promouvoir un ordre international islamique alternatif
Le but des Etats de l’OCI, qui contestent l’universalité et le caractère laïque des droits de l’homme conçus par les Occidentaux, est de faire en sorte que les principes qui sont au cœur de la charià, à savoir l’interdiction de blasphémer et l'impératif selon lequel l'islam doit toujours être "au-dessus" des autres religions et "autorise ce qui est licite et interdit ce qui est illicite" (sourate III), soient reconnus au niveau mondial, y compris par des Etats non-musulmans et au sein d’instances comme les Nations Unies.
Attachée depuis des années à cette idée de "spécificité islamique" en matière de droits de l’homme et de liberté d’expression, qui devraient être ainsi adaptés aux lois des pays se réclamant de l’islam, l’OCI a proclamé et adopté, en 1981 et en 1990, deux "Déclarations islamiques universelles des droits de l’homme" qui font clairement prévaloir l’esprit de la charià sur toute autre considération, et qui limitent de ce fait la liberté en matière de blasphème et de droit à choisir sa religion. Dans la Déclaration islamique des droits de l’homme de 1990, il est en effet stipulé que "tous les droits et libertés énoncés dans la présente déclaration sont soumis aux disposition de la charia". Citons seulement quelques passages clefs de la Déclaration sur les droits de l'homme en Islam afin d'identifier l'idéologie totalitaire qui la sous-tend et qui annonce ce que pourrait devenir dans le futur une communauté musulmane reprise en main par les pays de l'OCI si les Etats européens persistent à abandonner leurs concitoyens musulmans aux mains des pôles mondiaux de l'islamisme : "Les Etats membres de l'Organisation de la Conférence Islamique, réaffirmant le rôle civilisateur et historique de la Umma islamique, dont Dieu a fait la meilleure Communauté; une communauté dont on attend aujourd'hui qu'elle éclaire la voie de l'humanité (...), et apporte des solutions aux problèmes chroniques de la civilisation matérialiste; Soucieux de contribuer aux efforts déployés par l'humanité pour faire valoir les droits de l'homme dans le but de la protéger contre l'exploitation et la persécution, et d'affirmer sa liberté et son droit à une vie digne, conforme à la Charia;(...) ; Convaincus que, dans l'Islam, les droits fondamentaux et les libertés publiques font partie intégrante de la Foi islamique, et que nul n'a, par principe, le droit de les entraver, car ces droits sont des commandements divins exécutoires, que Dieu a dictés dans ses Livres révélés et qui constituent l'objet du message dont il a investi le dernier de ses prophètes (...); leur négation, ou violation constitue un acte condamnable au regard de la religion; (…). Tout homme a le droit de vivre dans un environnement sain, à l'abri de toute corruption et de toute dépravation, de lui permettre de s'épanouir. Il appartient à la société et à l'Etat de lui garantir ce droit (…). Il ne peut y avoir ni délit, ni peine, en l'absence de dispositions prévues par le Charià (…). Tout homme a le droit d'exprimer librement son opinion pourvu qu'elle ne soit pas en contradiction avec les principes de la Charia. (…). Tout homme a le droit d'ordonner le bien et de proscrire le mal, conformément aux préceptes de la Charià.( …). Tous les droits et libertés énoncés dans la présente Déclaration sont soumis aux dispositions de la Charria (…). La Charia est l'unique référence pour l'explication ou l'interprétation de quelconque des articles contenus dans la présente Déclaration".
Actuellement, parmi les 192 membres de l’ONU, de nombreux Etat invoquent des clauses spéciales et une sorte d'exception islamique pour ne pas avoir à respecter et à appliquer les dispositions de la Déclaration Universelle des droits de l'Homme de 1948 et au contraire pour faire prévaloir l'esprit de la Déclaration islamique universelle des droits de l'homme conditionnée à la loi islamique et sanctionnant pénalement toute insulte, atteinte et critique de l'islam. Cet exemple flagrant de subversion du pluralisme au profit d'exceptions théocratique d'essence totalitaire et sous couvert de "droit à la différence" illustre parfaitement les craintes de Karl Popper lorsque ce phénomène progresse dans les démocraties occidentales au nom de l'ouverture et de la tolérance.
Certes, en dehors du cas extrême de l’Arabie saoudite, la quasi-totalité des pays musulmans reconnaît sur le papier le droit à la liberté de conscience des minorités chrétiennes, mais dans des pays officiellement séculiers ou modérés comme la Turquie, le Maroc, la Tunisie ou l’Egypte, le principe de liberté confessionnelle s’oppose au fait même que l’islam y est religion d’État et a fortiori au fait que la charia soit, sauf en Turquie, l’une des sources de la loi et de la légitimité même de l’Etat. Certes, les pays musulmans sont tous également signataires de la Déclaration universelle des droits de l’homme, dont l’article 18 stipule que "toute personne a droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion ; ce droit implique la liberté de changer de religion ou de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction, seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites". Toutefois, dans les faits, les chrétiens et les non-musulmans en général qui résident en terre d’islam doivent se conformer à la charia, qui prévaut sur les lois temporelles, exceptés en Tunisie et en Turquie et des pays ex-communistes des Balkans et d’Asie centrale marqués par le sécularisme (communiste) et le soufisme. Ainsi, les 57 pays musulmans membres de l’OCI signataires de la "Déclaration islamique des droits de l’homme" ont tous introduit dans leur législations la pénalisation de l'apostasie, les musulmans apostats2 (murtadd) étant passibles de sanctions pénales pouvant aller jusqu’à la condamnation à mort dans les Etats où la charia est appliquée.
La lutte contre "l'islamophobie", prétexte pour combattre la liberté d'expression et la laïcité aux Nations Unies
Depuis le milieu des années 2000, nombre de scandales politico-médiatiques ont été déclenchés ou alimentés par l'OCI au niveau national et international à propos de cas d’"islamophobie" et de "blasphème envers l'islam" : (affaires des caricatures de Mahomet", diffusées dans des journaux danois et français entre 2006-1010 » ; discours de Ratisbonne de l’ancien Pape Benoist XVI, en septembre 2005 ; film intitulé L’innocence des musulmans, révélé au grand public à l’occasion de l’anniversaire des attentats du 11 septembre, 2012, sur une chaîne islamiste égyptienne, affaires de Charlie Hebdo, etc.). Réagissant face à ce qu’ils présentent comme une forme d’hostilité envers les musulmans, la plupart des Etats-membres de l’OCI, de l'Assemblée mondiale de la Jeunesse islamique, de la Ligue islamique mondiale, WAMY, CAIR, de la Ligue arabe et d’autres organisations islamiques plus radicales (Frères-musulmans, etc), interviennent régulièrement au sein des Nations Unies et d’autres instances internationales afin que les Etats non-musulmans attachés à la liberté d’expression introduisent dans leurs législations la pénalisation de la "diffamation des religions". Ce nouveau concept est régulièrement évoqué lors des sommets et réunions du Conseil des droits de l’homme et de l'Assemblée générale des Nations Unies.
Le Pakistan présenta ainsi pour la première fois en 1999, au sein du Conseil des droits de l’homme, une résolution sur la "diffamation de l’islam", qui fut ensuite édulcorée en "diffamation des religions" afin que les pays professant d'autres religions puissent ce joindre à pareil front anti-laïque. Depuis le milieu des années 2000, l’OCI a présenté avec persévérance chaque année des résolutions visant à imposer ce nouveau concept dans le but de criminaliser à terme le blasphème. Ainsi, en Décembre 2005, le Pakistan a déposé une résolution devant l’Assemblée générale de l’ONU allant dans ce sens et qui a été adoptée.
Durant les années 2007, 2008, l’OCI proposa maints textes de résolutions similaires devant le Conseil des Droits de l’homme visant également à interdire la "diffamation des religions". Cet activisme sans relâche entretenu par les Etats de l’OCI auprès du Conseil des Droits de l’homme et de l’Assemblée générale des Nations Unies a fini par aboutir, à la longue, par l’adoption de résolutions condamnant directement ou indirectement la "diffamation des religions" et la liberté d'expression en matière d'"l'islamophobie".
Afin de bien comprendre la stratégie offensive de l'OCI et des pays musulmans qui l'animent en vue de faire régresser la liberté d'expression en matière de religion a exercé des pressions au sein des instances internationales ("jihad by court"), il est utile de citer ces passages du rapport de l'OCI publié en 2007 relatif à la lutte contre l'islamophobie et qui explicite le plan d'action au niveau international, fondé sur une rhétorique paranoïaque qui vise à faire croire que la critique de la religion musulmane est une forme de "racisme". En fait, ce subterfuge sert à légitimer, sous couvert de tolérance et de lutte contre la discrimination, une requête obscurantiste : la criminalisation pure et simple du blasphème, conformément aux dispositions de la charià et de la Déclaration précitée qui s'y réfère en tant que norme suprême. "Un des problèmes majeurs qui affectent aujourd’hui les relations internationales est la question de l’Islamophobie (…). La stigmatisation de l’Islam et l’intolérance raciale envers les musulmans des sociétés occidentales se sont accentuées. « (…). Les Musulmans des différentes parties du monde, d’occident en particulier, sont en train d’être victimes de divers stéréotypes racistes et de toutes sortes de traitements discriminatoires. Les symboles les plus sacrés de l’Islam, en particulier l’image sacrée du Prophète Mohamed (PSL), sont profanés et dénigrés de la manière la plus insultante, la plus offensante et la plus méprisable en vue d’inciter à la haine et aux troubles dans la société. Face à cette situation, les chefs d’Etat et de gouvernement ont, durant le 3ème Sommet extraordinaire tenu à la Mecque en décembre 2005, adopté le programme d’action décennal de l’OCI qui a institué entre autres un Observatoire au Secrétariat général de l’OCI pour combattre l’Islamophobie (…). Le Rapport fournit également des arguments de poids sur l’urgente nécessité pour la communauté internationale de mettre en place un instrument juridique visant à lutter contre la menace de l’Islamophobie. Il souligne que le droit à la liberté d’expression doit s’exercer avec responsabilité et ne saurait être la cause de blessures, d’injures, de provocations et d’incitation à la haine entre les religions par la diffamation, le dénigrement et les insultes prenant pour cible les symboles religieux sacrés de l’Islam, et débouchant sur l’agitation et la violence dans le monde. Le Rapport de l'OCI sur l'islamophobie qui souligne le tollé suscité dans le monde musulman par les incidents islamophobes, en particulier la publication des caricatures blasphématoires contre le Prophète Mohammed (PSL) et les remarques choquantes et irresponsables faites par le Pape Bénédicte dans une université allemande", se félicite d'avoir "exercé des pressions sur la communauté internationale dont le Secrétaire Général des Nations Unies, le Haut Commissaire de l’Union Européenne pour la Politique Etrangère et la Sécurité Communes, le Secrétaire général de la Ligue des Etats Arabes". Ceci a débouché sur "le lancement de l’Alliance des Civilisations des Nations Unies" et la décision du Président des Etats-Unis de désigner un Envoyé Spécial auprès de l’OCI". Le Rapport précise que "Les Islamophobes sont libres de poursuivre leurs attaques en l’absence de mesures juridiques contre la mauvaise utilisation ou l’abus du droit à la liberté d’expression". Ce type d'initiative au niveau multilatéral porté au sein des Nations Unies, tout comme la Déclaration islamique des droits de l'homme, donne une idée de l'état d'esprit de l'OCI et de son activisme en matière de stratégie d'islamisation. En fin de compte, outre le fait que la rhétorique déresponsabilisante visant à présenter l'islam et les musulmans comme des "victimes" des non-musulmans diabolisés participe (la violence en moins) de la même logique que celle de Da'ech dont le moteur est aussi la lutte paranoïaque contre l'islamophobie, l'OCI obéit aux préceptes de la charià dans sa volonté de pénaliser le blasphème, certes déguisée par un habillage antiraciste. Précisons également en passant que les Etats les plus véhéments de l'OCI dans la dénonciation de l'islamophobie et la demande de pénalisation du blasphème sont ceux où les chrétiens et les autres minorités en général sont les plus persécutés (pas par des "critiques" mais des mises à mort) et où l'antisémitisme est le plus extrême et nazifiant.
En mars 2008, après trois années de violences islamistes en réaction aux caricatures de Mahomet (voir infra) ou au discours controversé de Benoît XVI à l’Université de Ratisbonne, l’Assemblée générale de l’ONU, dominée par des Etats non-occidentaux, adopta une résolution de l'OCI condamnant la "diffamation" des religions et qui visait essentiellement des pays occidentaux où avaient été diffusées les caricatures (pays européens, Danemark et France en tête). L’Assemblée générale se déclara "profondément blessée par la diffamation de l’islam dans le monde entier et en particulier dans les démocraties occidentales", en prétextant que les guerres d’Irak et d’Afghanistan étaient des "génocides" de musulmans.
L’OCI exigea que les démocraties occidentales réparassent leur supposée faute en pénalisant juridiquement l’islamophobie. Le 25 mars 2010, un nouveau pas fut franchi lorsque le Conseil des droits de l'homme adopta un projet de protocole international présenté par les pays membres de l'OCI tendant à criminaliser la diffamation des religions et à censurer les informations et opinions susceptibles de desservir l’islam. Si l'Union européenne prit position contre cette initiative, ainsi que les Etats-Unis, la résolution 1743 du 23 juin 2010 de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe consacra quant à elle ce concept de "diffamation des religions" dans son vocabulaire officiel.
Alexandre del Valle va faire paraître dans quelques jours un livre sur ce sujet :
"Les vrais ennemis de l’Occident,
du rejet de la Russie à l’islamisation des sociétés ouvertes"
(éditions L’Artilleur, octobre 2016 (disponible sur le site de l'éditeur et sur Amazon)
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(1) L’Islam aujourd’hui (revue franco-arabe-anglais, publiée par l’Organisation islamique internationale pour l’Education, émanation de l’OCI), N°1, avril 1983, Jeddah, pp. 105. Une stratégie « agressive » (terme utilisé p. 111), est recommandée aux minorités islamiques dans leur effort de prosélytisme et d’élargissement de l’Oumma.
2 Cf. Abu-Sahlieh, Sami « le délit d’apostasie aujourd’hui et ses conséquences en droit arabe et musulman », Islamocristiana, N° 20. p. 93-116.
Source: http://www.atlantico.fr/rdv/geopolitico-scanner/organisation-cooperation-islamique-oci-ou-onu-islamiste-geopolitico-scanner-alexandre-del-valle-2801880.html