Américain, tueur de masse ET djihadiste : Omar Mateen ou le visage des assassins hybrides auxquels f
Le week-end du 11-12 juin, les Etats-Unis ont été frappés par une attaque terroriste qui a fait au moins 50 morts et 53 blessés. L'attentat, perpétré par Omar Mateen, présente des caractéristiques étonnantes puisqu'il fait la synthèse des tueries de masse, proprement américaines, mais aussi d'un terrorisme plus "traditionnel".
Atlantico : Ce week-end a eu lieu une tuerie violente, perpétrée par Omar Mateen dans un club gay de la ville d'Orlando (Floride). Dans quelle mesure le tueur, né aux États Unis, fait-il la "synthèse" d'éléments qui semblent à la fois propres aux États-Unis et au djihadisme en tant que tel ? Comment faire la part des choses entre des éléments pouvant paraître contradictoires tout en semblant composer cette nouvelle forme de terrorisme ?
Gilles Kepel : La différence nette entre l'Europe et les États-Unis, c'est évidemment la très grande facilité d'accès aux armes à feu de manière légale. Les crimes qui se réfèrent à l'idéologie islamiste – ou qui sont revendiqués par celle-ci – comme ce fut le cas à Orlando, mais aussi à San Bernardino, s'inscrivent dans la lignée de la tradition américaine du "serial killer".
On l'a constaté aussi quand le major Nidal Hasan a ouvert le feu sur des militaires. Cette synthèse est réelle et le premier à l'incarner est Anwar al-Awlaki, djihadiste yéménite né et éduqué aux États-Unis. Il a notamment écrit des manuels expliquant comment réaliser des engins explosifs dans une simple cuisine.
Il s'agit ici d'un cas d'école. Omar Mateen fait, somme toute, office de modèle du djihadiste troisième génération qui fédère des éléments assez disparates. Il est possible d'être dealer, buveur, etc. et djihadiste. La logique qui conduit au martyr consiste également au pardon des péchés. Ils pensent agir pour la communauté et transcender les fautes comme les échecs de leurs existences. Dans la façon de procéder à proprement parler, on constate aujourd'hui une panoplie assez variée. Pour autant, il est clair qu'il n'y a pas, ici, de stratégie dûment planifiée par un grand architecte comme cela pouvait être le cas avec Al Qaïda. Cela tient davantage de ce que Al-Suri appelait "nizam la Tanzim" : un réseau est une organisation. Il s'agit d'un fonctionnement réticulaire et non pyramidal.
Alexandre del Valle : Il est clair que le fait que les armes soient très faciles d'accès aux Etats-Unis et qu'il y existe une forte « tradition » de « serial killers » ne peut qu'y favoriser l'action de terroristes islamistes. La même remarque vaut pour le 11 septembre 2001 : peu de pays ont été à cette époque aussi perméables à l'infiltration islamiste et terroriste que les Etats-Unis, où des commandos islamistes, alors en grande majorité saoudiens, purent s'entraîner à piloter des avions de ligne en toute liberté malgré un profil plus qu'étrange. N'oublions pas que dans le cadre de l'enquête sur le premier attentat du World Trade center de (1993) on a découvert que l'un des plus grands terroristes islamiste sur le sol américain, Omar-Abdel Rahman était détenteur d'une Green Card malgré un passé jihadiste archi connu en Egypte et en Afghanistan...
Pour revenir à Matten et au 12 juin dernier, on constate que ce tueur opère en effet la synthèse parfaite entre le « serial killer » anglo-saxon typique et le terroriste islamiste de « troisième génération » appelé à perpétrer des attentats individuels dans le cadre d'une organisation non plus pyramidale comme Al-Qaida, mais réticulaire et atomisée comme me sont les réseaux de Da'ech en Occident. Ces derniers sont en effet caractérisés par : un fort cloisonnement interne ; une forte dose d'autoradicalisation ; une intense connectivité et interopérabilité web ; un modus operandi fondé sur de petits groupes consanguins (fratries) ou plus rarement d'individus presque impossibles à repérer puisque seuls ; et enfin une modernité impressionnante et globalisée puis un savoir-faire remarquable en matière de fanatisation et de guerre psychologique (« stratégie de la sidération ».
Dans quelle mesure la déconstruction des "valeurs" des sociétés occidentales et "la perte de sens" qui en découle nourrissent-elles l'aspiration d'une partie du monde musulman à un ordre théocratique ? Nos démocraties libérales sécularisées n'ont-elles pas été trop longtemps convaincues de leur attrait indépassable ?
Gilles Kepel : Effectivement. Il est important de souligner que nos démocraties sont toujours persuadées de leur attrait. Elles imaginent que l'attractivité d'un modèle moral, des mœurs qui vont avec la démocratisation, jouit d'une force d'attraction susceptible de renverser ce qui est plus archaïque. Or, le problème vient en grande partie d'un système socio-économique proprement déstructuré. Y compris parmi ceux qui ont grandi ici, qui ont été à l'école de la République, on constate que les savoirs qui y sont acquis suffisent de moins en moins à trouver un emploi.
C'est pourquoi, tel l'enfant avec l'eau du bain, les valeurs qui sont corrélées avec ces savoirs sont rejetées : au sortir de l'enseignement ne demeurent comme perspectives que la marginalisation sociale, le chômage, le RSA et le deal.
Il y a en effet une déconstruction de nos valeurs, laquelle découle bien sur une perte de sens. Le discours salafiste, qui corsette l'individu, représente dans certains cas un modèle attractif. Cela ne se limite pas uniquement à des individus de confession musulmane qui transformeraient leur foi : cela concerne également des gens qui se convertissent et qui appartiennent aussi à des classes sociales plus aisées (notamment moyennes). Ce n'est pas seulement un problème de marginalisation sociale, mais aussi un problème relatif à l'identité culturelle et de substitution, notamment dans les milieux familiaux. Quand on se penche sur les familles de jeunes radicalisés partis en Syrie, on constate que dans la majorité des cas le père est absent, que la loi n'a plus été transmise dans la famille, que le "surmoi" paternel a fini par disparaître. C'est le groupe des pairs qui vient remplacer la figure du père et fournit un modèle de socialisation particulièrement contraignant. Ce corset génère certains sentiments, certaines impressions comme celle de la création de groupes de solidarité, qui donne un sens à l'existence pour certains, et légitime le sacrifice de soi. Ce qui en fait, paradoxalement, l'échec total de la socialisation.
Alexandre del Valle : Dans les pays musulmans d'origine, où est né le Totalitarisme islamiste, tel que je l'ai nommé en 2001 pour bien montrer qu'il ne s'agit pas d'un phénomène simplement « intégriste », cet aspect n'est pas premier, car l'islamisme n'est pas né d'une simple « réaction » au vide produit par les sociétés européennes « désenchantées », mais d'une lutte totale opposant d'une part les partisans déçus du Califat et de la charià abolis par Atätürk en 1923 et ses émules nationalistes arabes et autres ultérieurs, et, d'autre part, les partisans d'une Modernité politique fondée sur la séparation entre Mosquée et Etat puis sur la constitution d'Etats-Nations, projet totalement incompatible avec la charià et le mythe transnational du Califat.
Par contre, dans nos sociétés, il est clair pour moi que le fait d'enseigner dès le jeune âge aux jeunes « de souche » comme issus de l'immigration musulmane que l'Occident n'a aucune identité religieuse et civilisationnelle et que l'histoire de la France et l'Europe ne sont que des festivals de haine « islamophobe », « colonialiste », « raciste », « croisée », ou « impérialiste » ne peut d'après moi que favoriser un processus communautariste et de légitimation de la haine anti-occidentale propice à créer une réceptivité au discours complotiste, victimaire et paranoïque de Da'ech et d'autres groupes islamistes qui justifient et déculpabilisent leur violence barbare contre les « infidèles » et les « apostats » par la soi-disant lutte contre « l'islamophobie » et les « ennemis » diaboliques de l'islam et des musulmans. Par ailleurs, l'obsession anti-sioniste et pro-palestinienne puis le tiersmondisme islamophile de l'ensemble de la gauche anti-occidentale radicale et de l'extrême-gauche ne fait que légitimer et banaliser également le credo islamiste occidentalophobe.
En quoi la tuerie d'Orlando diffère-t-elle des autres attentats perpétrés ces derniers mois en Europe, mais aussi ces dernières années aux États-Unis ? Et en quoi est-elle comparable ?
Gilles Kepel : En Europe, les terroristes sont contraints de se procurer les armes qu'ils vont utiliser e- dehors du marché légal. Ils procèdent notamment grâce à la contrebande. On compare souvent ces mouvements terroristes islamiques avec les mouvements terroristes d'extrême-gauche du siècle dernier. Cette comparaison ne peut pas se faire autrement que prudemment, et j'avoue ne pas être très d'accord avec.
Souvent également, bien que pas toujours, les terroristes européens ont voyagé. C'était le cas de tous ceux du 13 novembre. Les frères Kouachi également. Ces gens-là s'étaient formés dans des champs de bataille de proximité avant d'en revenir. Somme toute, le terrorisme de troisième génération laisse une grande marge d'opérationnalité à ceux qui mettent l'action en œuvre, concrètement à Ben Laden qui envoyait ses exécutants dans des avions, comme ce fut le cas lors des attentats du 11 septembre. Certains individus agissent sur leur lieu de résidence, néanmoins le lien avec les groupes terroristes ou les groupes de pairs est plus prégnant que ce que l'on constate aux États-Unis lors des derniers attentats.
Alexandre del Valle : Elle diffère de façon évidente sur un point : pour la première fois, la-dite « comunauté gay » a été frappée de façon extrêmement claire et explicite comme cible « mécréante ». Après les Attentats du 11 septembre qui visait le centre du pouvoir financier et politico-militaire des Etats-Unis, ceux de Madrid, en 2004, qui visaient la droite espagnole de J. M. Aznar (PP), son positionnement pro-Bush et interventionniste en Irak et le passé espagnol « anti-musulman » de la reconquista ; après ceux de Charlie Hebdo et de l'Hyper casher en janvier 2015, qui visaient des « blasphémateurs » de la gauche libertaire et la communauté juive (comme le fit Mohamed Merah également) ; puis après ceux du Bataclan et du 11ème arrondissement de Paris (nov 2015) et de Bruxelles (mars 2016) contre les passagers de l'aéroport et du métro, ces deux derniers visant des « bobos » et « monsieur tout le monde », cette fois-ci le message de Omar Matten, connu pour sa haine envers les homosexuels consiste à s'en prendre aux Homosexuels en tant que tels.
Rappelons que dans la vision islamiste totalitaire, les gays sont classés parmi les pires « mécréants », les pires êtres « contre-nature » - que la charià punit de mort - et que Da'ech appelle à tuer de « n'importe quelle manière » et « n'importe où », si l'on se réfère notamment à la revue anglophone de l'EI, que consultait l'auteur de la tuerie d'Orlando : le magazine Dabiq, consultable en ligne et intelligemment conçu pour fanatiser les musulmans radicaux vivant en « terre mécréante » ou « Terre de la Guerre » (Dar al-Harb), par opposition à la « Terre de l'Islam », titre de l'équivalent francophone deDabiq).
Si l'on compare avec les attentats du 3 mai 2015, la différence est que les terroristes de San Bernardino s'étaient radicalisés de longue date en vue de la violence terroriste. Ces derniers s'en étaient pris, comme les terroristes de Charlie Hebdo, aux participants d'un concours de caricatures de Mahomet auquel devait participer le député néerlandais populiste-« islamophobe » Geert Wilders, auteur en 2008 d’un film « blasphémateur » associant terrorisme et islam. La cible était donc ici les « blasphémateurs », et l'avertissement consistait à faire comprendre à tous ceux qui se moquent de l'islam que cela est très risqué... Quand le 2 décembre 2015, à San Bernardino, en Californie, un couple pakistano-américain lourdement armé, Tashfeen Malik et Syed Farook, ont ouvert le feu lors d'un repas de Noël donné pour des personnes de santé, la cible était cette fois-ci l'Americain moyen et le « chrétien-croisé », ennemi premier des salafistes-djihadistes avant même les Juifs puisque la Bataille finale de l'Apocalypse djihadiste, qui devrait se dérouler de façon imminente à Dabiq (Nord de la Syrie), est censée opposer les forces chrétiennes-occidentales « croisées » et les « forces du Bien » islamiques.
En juillet 2015, à Chattanooga, dans le Tennesse, Mohammad Youssef Abdulazeez, un Américano-Koweïtien, s'en était pris à une cible militaire, en l'occurrence un centre de recrutement militaire puis un centre de réservistes de la marine à Chattanooga (comme Mohad Merah aussi qui assassinat des militaires français « apostats »). Le FBI avait reconnu que l’attaque avait été motivée par une propagande terroriste étrangère et que le terroriste avait bien suivi les consignes de Da'ech qui escomptait cibler des militaires américains « n'importe où où ils se trouvent » afin de « venger » les musulmans tombés depuis des années sous les « lâches » drones et chasseurs US. Par contre, le 15 avril 201 », à Boston, lorsque deux jeunesaméricano- tchétchènes firent fait exploser des bombes sur la ligne d'arrivée du marathon de Boston, l'objectif était à la fois de créer une peur plus massive en ciblant des foules humaines puis de viser un sport occidental par excellence (comme le foot), les deux terroristes étant par contre bien moins profondément musulmans pratiquants que les précédents et bien plus fanatisés à partir d'un apport extérieur non pas arabe ou afghan mais caucasien (jihad tchétchène et connexion originale entre le jihad anti-russe et le jihad anti-US). Enfin, le5 novembre 2009, à Fort Hood, le terroriste américano-palestinien Nidal Hasan qui ouvrit le feu dans la base de Fort Hood était bien plus influencé par la cause anti-sioniste palestinienne et était de bien plus haut niveau intellectuel que les frères Djokaïev ou les frères Abdeslam ou Abaoud à Paris et Bruxelles, puisque Ndal Hasan était psychiatre dans l’armée de terre. A l'instar du tueur d'Orlando, il était loin d'être désocialisé, déshérité, illettré et pauvre comme le croient trop souvent ceux qui voient dans les motivations terroristes le mobile de la lutte contre l'injustice sociale. On oublie trop souvent à mon avis le facteur idéologico-politique propagandiste pur, car dans nos sociétés matérialistes et consuméristes, on a tendance à sous-estimer la capacité « créatrice » des idées, la force mobilisatrice des « représentations idéologiques ». D'où la nécessité de désigner la nature de la menace et de la combattre à la source (idéologies islamistes chariatiques et califales).
Dans quelle mesure le terrorisme islamiste prend-il des formes spécifiques selon les régions où il frappe ? Quels exemples peut-on citer ? Quelles conclusions en tirer pour optimiser la lutte antiterroriste ?
Gilles Kepel : Il va de soi que selon les endroits où il se manifeste, le terrorisme islamiste ne le fait pas de la même manière. En France, par exemple, il joue beaucoup sur le lègue colonial qu'il utilise comme un carburant. Quand Mohammed Merah tue des enfants juifs à Ozar Hatorah le 19 mars 2012, cela correspond précisément au 50ème anniversaire du cessez-le-feu en Algérie. De même, le terrorisme en Belgique bénéficie d'une économie d'enclave très avancée, comme le prouve Molenbeek. Aux États-Unis, il aura tendance à se fondre avec la culture très américaine du "serial killer". Par-delà ces différences, néanmoins, persiste une idéologie fédératrice. On le constate encore une fois avec l'attentat d'Orlando, motivé en partie par l'homophobie. Cette dernière se produit en parallèle des assassinats d'homosexuels par Daesh, précipités du haut d'immeubles avant d'être lapidés, après leur condamnation à mort. L'État Islamique s'appuie sur un hadîth attribué au Prophète, dont l'idée consiste à dire que "toute personne commettant l'acte de Sodome doit être tué, ainsi que son partenaire". L'authenticité de ce hadîth est contestée, mais le monde du salafisme y croit dur comme fer et l'instrumentalise.
Pour lutter contre le terrorisme, il est primordial d'être à même de comprendre la recherche de ce phénomène : les réponses purement sécuritaires ne permettent pas de saisir la nature même du défi. Ce terrorisme varie effectivement localement, mais ces variations ne se font que sur le thème du terrorisme de troisième généralisation dont le fonctionnement est, on l'a dit, réticulaire.
Alexandre del Valle : Il est clair que le terrorisme de Da'ech ou Al-Qaïda en Syrie, en Irak, en Afghanistan ou au Yémen, sans oublier Boko Haram au Nigeria et les Chebabs en Somalie - qui revêtent aussi une dimension de guérilla - diffère profondément du terrorisme réticulaire, « périphérique » et atomisé des cellules islamistes « autoradicalisées » d'Europe ou d'Amérique. Si Da'ech en Libye, boko Haram au Nigeria ou ses branches libyienne et égyptienne ont un agenda très territorialisé (et souvent à dimension tribale), les cellules islamo-terroristes d'Occident composées de citoyens européens depuis les années 2000 comportent de nombreux convertis et fils d'immigrés musulmans fort déracinés et n'ayant au départ presque aucune culture islamique orthodoxe, ce qui n'est pas le cas des Talibans liés à Al-Qaïda, des jihadistes du Yémen, d'Irak, des pays du Golfe (très nombreux) et du Magreb (idem), ou des rebelles sunnites syriens anti-Assad ex-Frères musulmans ayant rejoint Al-Nosra, Ahrar al-Cham, Jaich al-Fatah, l'EI ou Sultan Mourad.
On doit donc distinguer le terrorisme de guérilla, territorial et souvent tribal, littérament « collé » à des éléments claniques et ethniques – même s'il recrute massivement des étrangers (le noyau reste autochtone), du terrorisme périphérique totalement « globalisé », mondialisé, déraciné et donc éclaté. Celui-ci sévit essentiellement dans nos sociétés ouvertes et modernes et son agenda n'est pas celui de la défense d'un territoire islamique européen puisqu'il s'agit au contraire de faire son « hijra » (émigration ») en gagnant le Califat, donc la « Terre de l'islam » ('Dar al-Islam », titre de la revue francophone de l'EI).
Il est clair que l'on ne traite pas le premier phénomène comme le deuxième, et que l'on peut bien plus agir sur ce qui se passe dans nos sociétés (si nos gouvernements prennent les mesures nécessaires) que dans des pays non-occidentaux, totalement hors contrôles, c'est-à-dire dans des pays faillis et chaotiques que l'idéologue Abou Bakr Naji, auteur de la Gestion de la Barbarie,appelle à privilégier.
Mais le point commun dans le traitement des deux phénomènes complémentaires est la nécessité d'une intelligence humaine, l'impératif d'une lutte de proximité qui manque beaucoup en France depuis la suppression des Renseignements généraux et qui est hélas trop souvent compensée (là où les Occidentaux ont porté le feu), par des interventions aériennes militaires « lointaines » totalement dénuées d'efficacité et qui correspondent qui plus est à ce que recherchent les jihadistes... Abou Bakr Naji, explique d'ailleurs qu'il convient de pousser « l'ennemi lointain », en fait le « croisé » occidental, à mener des opérations guerrières aériennes, puis profiter des médias et du culte de la sensation (multiplié par le narcissisme des réseaux sociaux) afin de faire de la « publicité » gratuite en Occident et promouvoir de la sorte les revendications islamistes djihadistes puis les recrutements....
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