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« Plus on tue au nom de l’Islam et plus on fait de la publicité pour l’Islam » (Entretien Europe-Isr


​​A l’occasion de son dernier livre La Stratégie de l’Intimidation, Europe Israël a rencontré Alexandre Del Valle, géopolitologue, consultant et Essayiste, spécialiste de l’Islam et du Moyen Orient. Un entretien passionnant en 3 épisodes.


Entretien réalisé par Jean-Marc Moskowicz



Europe Israël : Quel est le lien entre l’islam politique, qui semble presque respectable, et l’extrémisme islamique ?


Alexandre Del Valle : Dans mon livre « La stratégie de l’intimidation. Du jihadisme à l’islamiquement correct », je montre que l’islamisme institutionnel, l’Islam politique, représenté par l’OCI, les Frères Musulmans, l’ISESCO, Erdogan, la Ligue islamique mondiale, tentent de faire croire que l’islamisme politique serait sympathique et modéré parce qu’il serait différent du jihadisme, or cette dichotomie qui consiste à banaliser l’islamisme au nom de l’anti-jihadisme est une véritable imposture conceptuelle. J’affirme au contraire que l’un alimente l’autre, exactement comme dans le marxisme ou le nazisme : les Nazis n’étaient pas tous des tueurs en action, ils avaient aussi leurs ésotéristes, l’Ordre Noir, leurs « chercheurs » de L’Anenerbe, le « CNRS » du Reich, d’où est sortie la fameuse intelletuelle allemande philo-islamique Sigrid Hunke, auteur du célèbre « Le Soleil d’Akkah illumine l’Occident », leurs diplomates distingués et autres structures non-violentes, leurs collabos artistes et « opinion makers » dans le monde entier, et même leurs aventuriers et archéologues partis en Inde et en Iran ! mais ces pôles métapolitiques du soft-power nazi ne sont pas opposables aux exterminateurs SS et aux nazis qui ont actionné les chambres à gaz. L’un est complémentaire de l’autre. Dans mon ouvrage, je démontre ainsi qu’à chaque fois qu’un attentat est commis au nom de l’islam par ceux que j’appelle les « coupeurs de tête », la première action de l’islamisme institutionnel, ceux que j’appelle les « coupeurs de langue », les « islamistes modérés », est de dire partout « Cela n’a rien à voir avec l’Islam. Pas d’amalgame ! », les vraies victimes sont les musulmans souillés par l’amalgame faits par les islamophobes »… Leur seul souci est de plaindre les musulmans victimes de stigmatisation plutôt que de plaindre les victimes des attentats, et leur priorité est de dédouaner l’islam et d’empêcher de dénoncer les incitations au meurtre contenues dans la loi islamique (ce qui est plus grave que celles dans le Coran car on ne change pas un texte « révélé » et la Thora contient aussi des versets violents, mais en revanche on peut faire évoluer la jurisprudence qui est enseignée aux Fidèles comme ligne de conduite à suivre au niveau temporel). Leur refus d’auto-critique est un aveu. Le fait même que ; les islamistes « institutionnels » aient l’outrecuidance, l’insolence de plaindre plus les musulmans que les victimes qui ont été tuées au nom de l’Islam montre bien qu’en fait, chaque attentat leur permet d’alimenter leur victimologie, ce que j’appelle la stratégie de la paranoïsation des musulmans, dont le but est de couper les musulmans de l’influence des mécréants. Telle est l’obsession des Islamistes même non-violents.

En fait, à chaque attentat commis par les djihadistes, ces pôles « institutionnels » de l’islamisme qui sont totalitaires sont banalisés du seul fait qu’ils se détachent verbalement des Terroristes. En affirmant que le terrorisme « n’a rien à voir avec l’islam et avec eux », ils empêchent tout débat sur les causes profondes doctrinales, idéologiques de l’islamisme violent, ce qui constitue en soi une forme de complicité… Dire qu’un bourreau qui tue au nom d’Allah « n’a rien à voir avec l’Islam » vise en effet à innocenter la violence islamique dans ses fondements doctrinaux pourtant évidents. C’est don un aveu d’accointance. Quand on refuse toute autocritique et que l’on renvoie à la victime qui vient d’être décapitée la faute de son propre sort c’est une façon d’être complice du bourreau.


Europe Israël : D’ailleurs après l’attentat de Nice, les journalistes n’ont cessé d’expliquer qu’il y avait plus de victimes musulmanes dans la foule que de non-musulmans… C’était surréaliste.


Alexandre Del Valle : Les « coupeurs de langue », ceux qui nous font taire, savent en effet très bien que dans une société culpabilisée occidentale, complexée, le soucis premier de l’occidental après chaque attentat c’est plus la peur de l’amalgame et de la « stigmatisation de l’islam » que la nécessité d’interpeler la violence islamique. Cela explique que de plus en plus, les Etats occidentaux tentent de mettre sur le même plan les jihadistes coupeurs de tête et l’extrême-droite « islamophobe », comme si les uns tuaient comme les autres. En fait, chaque attentat islamiste des « coupeurs de tête » devrait être une formidable occasion pour interpeler les sources de la Charia de la violence islamiste et donc libérer les musulmans emprisonnés dans ce carcan doctrinal totalitaire qui étouffe d’ailleurs la spiritualité musulmane dans ce qu’elle a de non politique et de « vertical ». Mais pour empêcher ce travail, ce qui prouve leur complicité, les musulmans « institutionnels » font continuellement croire que cela « n’a rien à voir avec l’Islam » et qu’au contraire, ce serait déjà une « preuve de racisme antimusulman » que d’oser interpeler les racines islamiques de la violence djihadiste… Mais nier à ce point les fondements doctrinaux de l’islamisme est une forme claire d’accointance. L’idée centrale de mon dernier livre, La stratégie de l’intimidation est que le seul fait de ne pas avoir l’air djihadiste permet aujourd’hui de banalise tous les autres islamistes obscurantistes adeptes de la Charia dès lors qu’ils ne sont pas ouvertement tortionnaires. Ils transforment chaque occasion d’interpeler les sources de la violence islamique en une publicité pour l’Islam, qui serait une « religion de paix », chose qui est possible mais à condition d’expurger de l’islam ses enseignements politico-guerriers d’ailleurs spirituellement non-essentiels.


J’affirme donc dans ce livre une idée qui pourrait sembler choquante : plus on tue au nom de l’Islam et plus on fait de la publicité pour l’Islam. Et on constate en effet qu’au lendemain de chaque attentat, on en vient à faire de la publicité pour « le vrai » Islam qui n’aurait rien à voir avec tout cela.


Europe Israël : En quoi cela est-ce une « publicité » ?


ADV : Les djihadistes ne sont pas des imbéciles, même s’ils recrutent des paumés. Leurs cerveaux et idéologues de référence savent que le terrorisme est une forme de publicité, ce que l’extrême gauche sait parfaitement, depuis les concepts « d’action directe » ou de « propagande par les faits ». Le terrorisme ne tue donc pas seulement pour tuer, par « haine » ou pour « punir ». Il tue surtout froidement afin de choquer, sidérer, faire parler de leurs revendications, et donc pour faire une publicité via la médiatisation systématique de leurs actes spectaculaires au sens propre du terme. Ils tuent au nom de l’Islam, du coup l’horreur va attirer tous les médias qui vont donc en parler en mal (« marketing négatif »), mais également en bien (« marketing positif ») en tentant de dédouaner « le vrai » islam. Et finalement, après chaque attentat on parle en fin de compte de l’islam plus que n’importe quelle autre religion : la boucle est bouclée, et l’objectif métapolitique « publicitaire », propagandiste, donc prosélyte, est atteint. La preuve en est que nos sociétés multiculturelles gagnées par l’immigration musulmane font plus cas des musulmans pratiquants et de l’islam que des autres religions, même la chrétienne encore majoritaire. Mes étudiants « chrétiens » en savent par exemple bien plus sur l’islam que sur leur propre religion, et leur cours préféré n’est ni le boudhisme ni le christianisme mais celui sur le monde musulman… L’islam occupe tous les médias et il imprègne de ce fait les consciences collectives et individuelles, en plus d’imposer le « respect » dû à ceux qui ont la violence de leur côté.

Ainsi les djihadistes sont des « génies communicateurs », car grâce à eux on a jamais autant vendu de Coran, jamais autant publié de texte et d’analyses sur l’Islam, jamais autant produit de films sur l’islam, jamais autant entendu de gens qui parlent sur l’islam, de professeurs qui l’enseignent, de géopoliticiens qui écrivent sur l’islamisme, etc. Et finalement, quand on parle énormément de quelque chose c’est comme la publicité, cela fini par renter… Je constate de ce fait que la société française est de plus en plus islamisée, non pas au sens sympathique de s’intéresser au monde musulman, mais au sens de soumission devant les exigences confessionnelles communautaristes croissantes formulées par les pôles et lobbies institutionnels de l’islam mondial et national. Si après chaque attentat on constatait une forme de honte chez les musulmans endoctrinés par les islamistes, si une auto-critique saine était assumée par les clercs et leaders musulmans, s’il n’y avait pas ce phénomène de soumission-sidération des sociétés mécréantes et des musulmans modérés terrifiés par les plus durs, les femmes voilées, les islamistes barbus qui exigent des partis politiques pro-charia en Belgique, en Grande Bretagne ou en France, raseraient les murs. A contrario, c’est l’inverse qui se produit, ce qui est logique selon la stratégie de l’intimidation : ils sont de plus en plus fiers de leur appartenance, de leur communautarisme séparatiste, de plus en plus enclins à revendiquer des exceptions et traitements de faveur, de plus en plus ouvertement hostiles aux sociétés et mœurs des « mécréants », etc. De fait, j’affirme que s’il n’y a jamais eu autant de « fierté » d’être musulman que depuis qu’on tue au nom de l’Islam, ce n’est pas un signe d’apaisement mais la marque du totalitarisme qui passe par le narcissisme collectif, le suprémacisme, l’absence d’auto-critique et la diabolisation de l’Autre toujours coupable et bourreau face à un nous toujours victime et sans tâche.



J’étais à Barcelone cet été au moments des attentats jihadistes de Barcelone et Cambrils attribués à Daesh, cela m’a frappé et transformé dans ma vision des choses : le lendemain de l’attentat on a vu circuler dans toutes les médias espagnols et catalans la vidéo d’un papa d’une petite fille tuée lors de l’attaque qui embrassait un imam pakistanais en implorant les Espagnols de ne pas stigmatiser l’islam… Déjà, pleurer la stigmatisation de l’islam plus que sa propre fille est une marque intéressante d’ethnomasochisme individuel, mais saluer dans les médias l’image d’un père qui pleure l’islamophobie dans les bras d’un imam adepte d’un islam officiellement christianophobe enseigné au Pakistan, Etat co-parrain des Talibans et de Al-Qaïda, relève de la soumission collective ou du « syndrome de Stochkolm collectif ». On a vu la même chose en France et en Grande-Bretagne ou au Canada avec des slogans diffusés partout : « Vous n’aurez pas ma haine ». Pas de haine, oui, on est tous d’accord, mais de là à pleurer dans les bras d’un imam ou de considérer que l’islamophobie est plus grave que les morts des islamistes, il y a une marge… A Barcelone, j’ai scruté tous les lieux de commémoration organisés par la mairie tenue par des gauchistes pro-islamistes et tiersmondistes du mouvement Podemos. La maire de Barcelone, Ada Colau, avait mis en place partout des stands de commémoration des attaques jihadistes quelques jours après les attentats, or il n’y avait aucune photographie des victimes, aucune croix chrétienne, mais pléthore de pancartes sur « l’islam religion de paix », sur le « Pakistan pays pacifique » (en raison du grand nombre d’immigrés pakistanais à Barcelone). Il n’y avait que des pancartes qui vantaient l’islam « L’islam, c’est la paix, la tolérance, l’amour», « L’Islam n’a rien à voir avec ça, l’Islam est innocent ». J’ai même vu des pancartes indiquant que le Pakistan était un pays de paix alors que c’est un des pays les plus sanguinaires et islamo-totalitaire au monde.

La mairie de Barcelone a même doublé peu de jours après les attentats les dotations financières publiques allouées aux associations qui luttent contre l’islamophobie… Il y avait d’ailleurs dans tout Barcelone des banderoles « contre l’islamophobie » avec au premier rang des femmes voilées qui disaient « On est innocent »… Cela confirme hélas ma théorie : Plus on tue des mécréants au nom de l’Islam et le lendemain des femmes voilées disent « halte à l’islamophobie. Et plus l’islam est en fin de compte vanté… C’est psychologiquement extraordinaire !

Pour dresser un parallèle, c’est comme si les nazis tuaient des Juifs et le lendemain on pouvait voir des pancartes « Halte à la haine envers les Allemands ! », « arrêtez de stigmatiser les pangermanistes et les chrétiens ». Ces réactions en disent long sur l’état mental de l’Occident qui est masochiste.


Europe Israël : C’est ce qu’a bien compris Israël


Alexandre Del Valle : Israël est détesté parce qu’il ne joue plus le rôle de l’apatride Juif errant qui plaisait à Sartre. Israël remplit le « rôle négatif » de l’Etat nation fier et sur de lui qui défend ses citoyens. Les mêmes qui adoraient les Juifs souffreteux et sans patrie, les détestent lorsqu’ils ont une armée. « Vive les morts Juifs, morts aux Juifs vivants ». La grande imposture de la gauche c’est d’avoir instrumentalisé l’horrible douleur de la Shoah pour en faire un bélier contre l’Etat nation. C’est une imposture car ce n’est pas la nation qui est responsable de la Shoah, c’est l’impérialisme racial d’une idéologie ce qui est très différent.

L’Etat nation est la seule entité dans laquelle peut être garantie la citoyenneté et la sécurité d’un individu ce qui n’est pas le cas de l’impérialisme racial.


Europe Israël : Autrement dit la gauche aimes les Juifs en pyjama rayé mais pas en treillis en train de se défendre.


Alexandre Del Valle : C’est exactement ce que je pense. Quand je l’ai dit dans les années 1999-2001, j’ai été vilipendé par des Juifs de gauche probablement sincères qui étaient outrés par ce genre de propos. Aujourd’hui tous les Juifs devenus bien plus lucides les reprennent. J’ai été traité de fachos pour l’avoir dit. Certains anti-fascistes ont cru que lorsque j’affirmais que la douleur de la Shoah avait été instrumentalisée par les mondialistes de gauche ou autres pour discréditer l’Etat-Nation, pus que l’homme blanc judéo-chrétien ne devait pas se sentir collectivement et éternellement coupable, cela a été mal compris, hélas. Je maintiens aujourd’hui que la culpabilisation n’est pas synonyme de juste reconnaissance d’une faute. Car on est pas responsables de ce qu’ont fait d’autres que nous en d’autres temps. Je dénonce depuis des années le fait, selon moi obscène, d’affirmer que pour qu’il n’était « plus jamais ça », pour éviter le retour de la « bête immonde », en faisant référenceau drame de la Shoah, il faudrait détruire la nation, les identités et la fierté d’appartenir à la civilisation européenne-blanche-chrétienne. Ceci est absurde, car Hitler n’aimait pas ses frères « blancs », il a passé son temps à les tuer !! même les Ukrainiens slaves très blonds qu’il jugeait « inférieurs ».


Europe Israël : Peut on dire aujourd’hui que les élites françaises, politiques et médiatiques, ont une attitude de soumission à l’égard de l’Islam politique au nom du « vivre ensemble » ?


Alexandre Del Valle : Je dirai qu’il y a trois grandes tendances qui se couchent devant le projet conquérant de l’islamisme.

Premièrement, l’islamo-gauchistes de l’extrême gauche ou ce que j’appelle les totalitaires rouges complices du totalitarisme vert. En France, quand on critique l’islamisme radical, bizarrement on est encore plus attaqué par l’extrême gauche que par les islamistes eux-mêmes. Depuis 20 ans que je critique l’islamisme radical, l’extrême gauche tout comme des journeaux infiltrés par le trotskisme du type Le Monde me vomit et c’est logique. Quand on critique l’islamisme, on se prend toute la gauche et l’extrême gauche dans la figure ! Cela démontre bien que c’est un vecteur d’islamistophilie.

Le deuxième vecteur après l’extrême gauche, c’est ce que j’appelle pensée « Trudeau-Beneton», que malheureusement Macron rejoint un peu. Ce sont des libéraux-libertariens devenus islamistophiles à l’anglo-saxone non pas par islamo-gauchisme ou par complicité consciente avec le fascisme vert, mais au nom d’un relativisme absolu, d’une forme de nomadisme qu’André Bercoff a appelé les « nomades mondialisés ». Eux veulent faire disparaître les frontières, c’est à la fois « Mac World » et Open Society de Georges Soros. E sont les adeptes du « village global » ou même du « Gouvernement mondial » qui veulent détruire les frontières au nom des intérêts des multinationales, des marchés, des économies d’échelles et du business. Pour eux tout est marchandise et tous nous sommes interchangeables. C’est aussi ni homme ni femme, c’est la théorie des genres, sans religion, sans frontière, sans race ni couleur et sans nation créant ainsi un être interchangeable. Macron est un peu un Trudeau français, même si je pense sincèrement qu’il tellement cultivé et intelligent puis capable d’audace et de courage qu’il pourra évoluer sur ce point.

Ces consuméristes ou « nomades mondialisés » ne sont pas amoureux de l’islamisme mais ils voient dans l’immigration islamique un bélier qui va détruire l’homogénéité des nations occidentales. Ils souhaitent faire de l’Occident un laboratoire, un territoire d’expérimentation d’une future cité globale sans frontière, une « cosmopolis ». C’est pour cela qu’ils sont très immigrationistes, non pas amour des musulmans, mais afin de détruire l’homogénéité des nations. En fait ils ne sont pas pro-islamistes : ils pensent naïvement que l’islamiste qui va être importé massivement, à la deuxième ou troisième génération, va produire des consommateurs de MacDo ou de Coca Cola comme les autres. Ils pensent que les islamistes seront solubles dans le consumérisme. Leur pari, c’est aussi celui de Jacques Attali, Justin Trudeau ou d’Angela Merkel qui pensent que l’immigré extra-européen va nous aider à nous dissoudre et ensuite se dissoudra lui-même dans la consommation et le village global. Leur erreur consiste en fait de sous-estimer la capacité de résilience identitaire des l’islamisme qui peut consommer tout en détruisant de l’intérieur et en islamisant la société libérale, c’est-à-dire en remplissant le vide spirituel et identitaire organisé par les adeptes de Mac World.

Le troisième vecteur, cela me fait mal au cœur de le dire car je suis Catholique, mais c’est un fait, c’est l’Eglise Catholique. Cela a commencé sous Vatican II. Certes, il y a eu la parenthèse de Benoit XVI, qui avait célébré son célèbre discours de Ratisbonne critique envers l’islamisme. Mais avant lui et après, les papes sont tous islamophiles depuis le Concile Vatican II non pas parce qu’ils aiment l’islam, dont ils sont l’exact opposé, mais par complexe post-croisades et post-colonial et par confusionnisme cristiano-masochiste et par volonté de complaire aux lobbies médiatiques politiquement et islamiquement corrects…

Depuis le concile Vatican II qui, a certes aussi fait de bonnes choses comme l’ouverture aux Juifs, l’Eglise Catholique a mis au même niveau les Juifs, qui n’avaient jamais persécuté les Chrétiens européens, et les Musulmans, qui ont au contraire toujours persécuté les Chrétiens et agressé militairement l’Europe chrétienne du VIII ème siècle (trois siècles avant même les Croisades), à la Colonisation de l’Algérie..(1830). Demander pardon en même temps aux Juifs (victimes de l’Europe chrétienne) et aux Musulmans (conquérants et ennemis privilégiés de la Chrétienté européenne et orientale), les mettre sur le même plan, est une aberration historique, car cela revient à mettre au même niveau les bourreaux et les victimes.

L’Europe a demandé pardon aux Juifs après les avoir persécutés pendant des siècles et l’Eglise s’honore d’avoir demandé pardon. Dans le même temps, l’Eglise Catholique a commis l’erreur de produire une pensée islamophile et de promouvoir un « dialogue islamo-chrétien » masochiste, à sens unique, qui s’est fait au détriment de la Vérité et sur le dos d’Israël…. Il faut savoir que les premières mosquées des Frères Musulmans ont été bâties sur des terrains appartenant à l’Eglise Catholique et que cette Eglise repentante pro-palestinienne et tiersmondiste issue de Vatican II a été la première à permettre à des Frères Musulmans de s’installer en Europe en les soutenant au niveau des terrains, des locaux, des lieux de prières. Elle s’est littéralement « offerte » à l’Islam.

Je soutiens donc qu’une des raisons de l’ostracisme dont Benoit XVI (comme par hasard très pro-israélien) est qu’il était le seul Pape depuis Paul VI qui était ouvertement conscient du danger de l’islamisation et de l’islamisme conquérant. Son discours de Ratisbonne a été très mal pris parce que l’Eglise Catholique est infestée d’islamophiles soit par culpabilisation judéo-chrétienne, soit par haine d’Israël, et soit même, pour certains, d’une sorte d’antijudaïsme refoulé non avoué, mais réel. L’Eglise, soit par compromission, soit par peur, soit par culpabilisation (pour se racheter une bonne conduite ou par antisémitisme larvé), a donc elle aussi contribué à produire une pensée islamophile de type suicidaire.

Benoit XVI l’a payé très cher, y compris au Vatican, où il a été désavoué par la curie romaine. Les évêques de France pour la plupart l’ont critiqué. Je retrace l’histoire de cette lâcheté et de cet abandon dans mon livre. Aujourd’hui, les seuls défenseurs de la civilisation chrétienne sont les évangéliques protestants. Comme par hasard, ceux qui défendent la civilisation chrétienne sont les plus réfractaires à l’islam. Ce sont également les seuls qui soutiennent Israël, qui sont lucides vis à vis de l’Islam et qui défendent les valeurs chrétiennes.

Reconnaissons tout de même que certaines mouvances catholiques traditionnelles influencées par les Maronites libanais ou la défense des chrétiens d’Orient persécutés sont également lucides et formés.



Source: https://www.europe-israel.org/2018/07/entretien-avec-alexandre-del-valle-la-strategie-de-lintimidation-plus-on-tue-au-nom-de-lislam-et-plus-on-fait-de-la-publicite-pour-lislam-23/

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